(BFI) – Le paysage bancaire gabonais reste largement dominé par trois établissements majeurs : BGFI Bank, BICIG (devenue AFG Bank Gabon) et l’Union Gabonaise de Banque (UGB). Selon le rapport pays 2025 de la Banque africaine de développement (BAD), ces trois institutions concentrent à elles seules 84,9 % des crédits accordés et 71 % des dépôts bancaires enregistrés dans le pays au cours de l’année 2024.
Les autres acteurs du secteur, parmi lesquels Orabank, Ecobank, Citibank et United Bank for Africa (UBA), se partagent la part de marché restante. À noter que la Banque pour le commerce et l’entrepreneuriat du Gabon (BCEG), qui a lancé ses activités en décembre 2024, n’est pas encore prise en compte dans ces données.
D’après la BAD, les dépôts bancaires ont reculé de 1,3 % en 2024, tandis que les crédits ont progressé de 1 %, entraînant une amélioration du ratio de transformation (crédits/dépôts) qui passe de 64,2 % en 2023 à 66,1 % en 2024. Dans le même temps, les placements bancaires ont bondi de 23,8 %, atteignant 1 325,1 milliards de FCFA, contre 1 070,1 milliards un an plus tôt.
Cependant, cette dynamique s’accompagne d’une dégradation de la qualité des actifs, marquée par une augmentation des créances douteuses, qui vient fragiliser la solidité du système bancaire.
Un développement toujours limité
Bien que le Gabon soit considéré comme le deuxième marché bancaire de la CEMAC, derrière le Cameroun, la BAD estime que le niveau de développement financier y demeure faible. L’activité bancaire reste principalement concentrée dans les grandes agglomérations comme Libreville, Port-Gentil et Franceville, ce qui limite l’inclusion financière en milieu rural.
Le secteur bancaire gabonais, dont les premières institutions remontent à 1945, a connu une profonde transformation de son actionnariat au cours des deux dernières décennies. Autrefois dominé par les banques françaises (Crédit Lyonnais, Crédit Agricole, BNP Paribas), le marché s’est progressivement ouvert à des groupes africains.
Ainsi, l’UGB est désormais contrôlée par Attijariwafa Bank (Maroc), et la BICIG par le groupe ivoirien AFG Bank. Le paysage est également marqué par la présence d’institutions panafricaines comme UBA (Nigeria), Ecobank et Orabank (Togo), traduisant une africanisation croissante du secteur bancaire gabonais.