(BFI) – En dépit de la reprise de la coopération financière internationale notamment avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, le Gabon pourrait voir son niveau de croissance menacé. Comme le souligne la Banque mondiale dans son Baromètre économique de la Cemac publié en décembre 2023, les perspectives de croissance pourraient encore être remises en cause par les sanctions régionales.
« Vous êtes observateurs et témoins avisés de nos difficultés mais aussi des efforts que le peuple gabonais et ses nouveaux dirigeants déploient ». Ces mots du Général Oligui Nguéma face au corps diplomatique lors de la cérémonie solennelle de vœux, témoignent des difficultés diplomatiques actuelles du Gabon dans la sous-région. Et pour cause, toujours suspendu de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), le Gabon pourrait voir ses prévisions de croissance se heurter à des difficultés majeures.
Comme elle le souligne dans son Baromètre économique de la Cemac publié en décembre 2023, la Banque mondiale mondiale se montre toujours aussi prudente concernant le Gabon et ses perspectives économiques. Selon l’institution dirigée par Ajay Banga, plusieurs facteurs pourraient affecter négativement les perspectives économiques du pays, notamment les sanctions régionales qui « pourraient mettre en péril la croissance et les sources de financement régional, ce d’autant plus que le Gabon s’appuie de plus en plus sur les marchés régionaux pour combler son besoin de financement ».
Plus de 1000 milliards d’émissions de titres publics prévus en 2024
En effet, avec plus de 1000 milliards de FCFA prévus d’émissions de titres publics prévues en 2024 pour entre autres financer la transition, le Gabon aura plus que jamais besoin de ses « pays frères». Un ensemble qui jusque-là se refuse de le réintégrer dans la principale organisation régionale. Toute chose qui pourrait et devrait, malgré les assurances des autorités et le retour des échanges avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) entre autres, affecter négativement les perspectives économiques à court terme, toujours selon la Banque mondiale.
Fixé à 3% par les autorités gabonaises, le taux de croissance 2024 pourrait donc s’inscrire sur une trajectoire un peu moins importante que prévue. A moins que les nouvelles autorités parviennent à « instaurer un climat politique apaisé capable de prévenir les conflits, de limiter les perturbations de l’activité économique et de renforcer la confiance des investisseurs ». Toute chose qui induit des réformes structurelles importantes, courageuses et vigoureuses visant à stabiliser l’économie.