(BFI) – Le service économique régional de la Direction générale du Trésor en France vient de produire sa revue économique sous-régionale. Ce document fait un zoom sur la production du secteur du bois dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Avec le deuxième plus gros ensemble boisé mondial après l’Amazonie dont 60 % du massif forestier exploitable, l’Afrique centrale dispose d’un fort potentiel dans le secteur du bois. Dans ses dernières projections, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) estime la production de bois dans la sous-région CEMAC à 9,2 M de m3 en 2021, en hausse de 51,6 % par rapport à 2011. Cette production demeure peu transformée, les grumes (bois bruts) représentaient 81 % de la production en 2020. Le secteur ne contribue alors que très faiblement à la croissance dans la zone : selon la BEAC, la contribution du secteur de la sylviculture au PIB a plafonné à 0,1% entre 2015 et 2020. Le Gabon, le Cameroun et le Congo sont les principaux producteurs, et totalisent plus de 90 % de la production totale de la sous-région en 2021.
On note qu’au cours des dernières années, le secteur du bois s’est développé plus nettement au Gabon, en lien notamment avec la création de la Zone économique spéciale de Nkok. Cela a permis de doubler en 10 ans la production gabonaise de bois, la faisant passer de 1,9 M de m3 en 2012 à près de 3,7 M en 2021. La production de grumes y représente désormais les 2/3 de la production contre 90 % une dizaine d’années plus tôt. […].
Au Cameroun, la production est en baisse depuis 2018. Elle s’élève à 2,4 millions de m3 en 2021, contre 3 millions en 2018. Face à cette baisse de l’activité, et du fait de l’impact de la crise dans les régions du Nord -Ouest et du Sud-Ouest, le gouvernement camerounais a décidé récemment d’apporter son soutien aux sociétés forestières actives dans les deux régions anglophones, du pays en leur concédant près de 300 000 ha de forêts.
Le Congo quant à lui a enregistré une croissance annuelle moyenne de la production de 4,6 % sur la décennie précédente lui permettant d’atteindre une production de 2,3 millions de m3 en 2021.
Selon Banque africaine de développement (BAD), il est urgent d’accélérer l’industrialisation durable de la filière dans ces pays et de lancer des zones économiques spécialisées dans la transformation du bois.
Dans ce cadre, les ministres de l’Industrie, de l’Environnement et des Forêts des pays d’Afrique centrale et de la République démocratique du Congo ont décidé de suspendre les exportations des grumes, d’abord au 1er janvier 2022 puis 1er janvier 2023.
Cette période transitoire d’un an vise à permettre aux Etats de procéder à des études préalables de maturation des projets d’investissements de transformation de bois retenus.
Omer Kamga