(BFI) – Ouverts le 13 avril à Pointe-Noire par le Pr Macaire Batchi, directeur technique représentant le ministre des Hydrocarbures, les travaux de la réunion de fixation des prix des hydrocarbures du premier trimestre 2022, organisés pour la première fois par trois sociétés privées nationales, seront clôturés le 15 avril. Les participants vont plancher, entre autres, sur la présentation des marchés et des dynamiques des prix des hydrocarbures fixés par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ( Opep).
La réunion des prix du premier trimestre 2022 se tient dans un contexte international marqué par un rebond de l’économie mondiale avec une remontée des cours du brut en raison de l’assouplissement des mesures de lutte contre la covid-19, mais aussi de la résurgence de cette pandémie en Chine et des mesures de confinement prises par les autorités de ce pays qui entraînent un ralentissement de la demande en produits pétroliers.
Et selon Macaire Batchi, certaines analystes prévoient une chute de la demande de 370 000 barils par jour au deuxième trimestre 2022. « Le ministre des Hydrocarbures appelle une nouvelle fois les acteurs de notre secteur de continuer à garder une grande vigilance car la covid-19 est toujours bien présente. Quand bien même, la réunion du 5 avril 2022 de la coordination nationale de riposte à la covid-19 a assoupli certaines mesures afin de permettre la reprise des activités économiques dans notre pays », a souligné le directeur technique, dans son mot d’ouverture de la réunion qui a la particularité d’être organisée, pour la première fois, par trois sociétés privées nationales, à savoir Hemla E&P Congo, Kontinent Congo et Petro Congo S.A.
Il a aussi évoqué les fortes tensions géopolitiques, avec notamment la guerre en Ukraine à l’origine de l’envolée, au cours de ce premier trimestre 2022, des prix du brut qui ont atteint des niveaux record de 2008 (le cours du Brent de référence a atteint un pic de 130,21 dollars le baril en date du 8 mars 2022). Fait ayant conduit, selon Macaire Batchi, les acteurs des marchés financiers et en particulier les Etats qui ont demandé aux pays membres de l’Opep de produire plus de pétrole avec pour objectif de ramener à la baisse des cours du baril. Il a expliqué que « la position de l’Opep voudrait que l’offre et la demande soient plus ou moins à l’équilibre et que ce sont des facteurs exogènes qui créent ce contexte de hausse des prix».
Autre aspect évoqué, la demande de barils supplémentaires à l’Opep qui se fait dans un contexte opérationnel fortement touché par la réduction des capitaux alloués aux compagnies pétrolières pour donner suite aux thèmes soulevés par la tradition énergétique. Le directeur technique a mentionné que la projection faite par l’Opep à l’horizon 2045 indique que les besoins en pétrole constitueront une part de 28,1% et pour le gaz, de l’ordre de 24,4%. Les autres énergies renouvelables combinant principalement l’énergie solaire, éolienne et géothermique devraient voir leur part augmenter pour représenter à l’orée de 2045, 10% des besoins.
Pour ce qui est de la demande mondiale de pétrole, elle devrait atteindre 108,2 mb/j d’ici 2045 contre un minimum de 90,6mb/j observé en 2020. Les pays hors l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) voient leur demande en pétrole croître de 25,5 mb/j d’ici 2045 (par rapport à 2020), alors que celle de pays de l’OCDE devrait se contracter de 7,9mb/j. L’Inde devrait être le plus grand contributeur en termes de croissance de la demande ajoutant 6,5mb/j entre 2020 et 2045.
Par ailleurs, les sociétés organisatrices de la réunion des prix ont, dans leur mot lu par Jean Claude Ngambou, directeur général de l’Hemla E&P Congo, émis le souhait des sociétés du secteur pétrolier de bénéficier du soutien de la tutelle pour une application plus souple de la nouvelle réglementation des changes, concernant les sociétés qui opèrent dans les domaines des mines et des hydrocarbures, mise en application par la Banque des Etats de l’Afrique centrale à partir du 1er janvier dernier. En outre, décrivant le contexte économique du pays, Jean Claude Ngambou a indiqué qu’en 2021, en dépit de la bonne tenue des cours sur le marché international, la production du pétrole a connu une contraction. En revanche, une reprise de la croissance a été observée sur le compartiment hors pétrole sur l’effet de l’allègement de mesures imposées dans le cadre de la riposte contre la covid-19.
Bouba Yankréo