(BFI) – Après plusieurs initiatives et démarches des syndicats patronaux, les négociations avec le gouvernement en vue du paiement de la dette intérieure commerciale restent sans suite. Les membres du Collectif des opérateurs économiques du Congo (Copéco), réunis le 13 mai dernier à Brazzaville, ont sollicité une rencontre avec l’exécutif afin de trouver gain de cause.
Le secteur privé national est complètement asphyxié suite au non-paiement de la dette intérieure commerciale, selon le Copéco. Une situation qui ne lui permet pas de faire face, d’une part, à ses obligations fiscales et sociales et, de l’autre, à la relance économique. « Cela fait plusieurs années, notamment depuis 2014, que nous ne cessons de rappeler au gouvernement la difficile situation économique que traverse le secteur privé national, situation qui, en 2020, a été couplée à la crise sanitaire liée à la pandémie à covid-19 », a déploré Roger Obesse, le président du collectif.
Abordant le point relatif aux marchés publics, Roger Obesse a précisé que les négociations tenues avec le gouvernement ont permis les audits des exercices budgétaires 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018. Mais, contre toute attente, aucun résultat n’a été publié. « Nous nous sommes soumis à cette opération faisant preuve de patriotisme, conscients que ces audits ont été exécutés en violation flagrante du code des marchés publics. Jusqu’à ce jour aucun résultat n’a été publié, ce qui dénote la mauvaise foi de nos partenaires. Il faut également noter que depuis le début de l’année 2021 jusqu’à présent, aucun marché n’a été signé par le ministre des Finances… », a-t-il expliqué.
D’après lui, au cours de ces négociations, il avait été promis l’apurement des créances intérieures commerciales par le biais des titres, Mais hélas ! Toujours pas de résultat. Face à cela, le gouvernement avait instruit et obtenu d’un groupe de banques la mobilisation de 300 milliards FCFA destinés à l’apurement d’une partie de la dette intérieure commerciale. Ce groupement appelé Le club de Brazzaville, composé des banques BSCA, LCB, BGFI et Écobank, était chargé du règlement des créances selon un mécanisme qui favoriserait la relance de l’économie nationale. « Malheureusement, ce paiement a été en deçà de notre espérance avec une décote de 22% et 10% de prélèvement comme taxe. Sur l’ensemble des créances validées, seules 40% ont été payées », a-t-il fait savoir.
A cet effet, outre l’invite au gouvernement, le Copéco souhaite également que les créances de 2021 soient prises en compte, quels qu’en soient les mécanismes, en vue d’une solution favorable. « Nous voulons que le gouvernement paie les créances en cours pour éviter d’aller augmenter le stock de la dette intérieure commerciale … Chaque année, les créances sont auditées et cela est un manque à gagner pour les opérateurs car nous ne faisons que des audites sans résultats. Nous faisons donc appel au Premier ministre pour recevoir les syndicats patronaux et discuter des problèmes qui concernent non seulement la dette intérieure mais aussi le fonctionnement de l’Etat, de l’économie nationale. Le pays ne peut vivre qu’avec le secteur privé pour développer et accroître son économie », a déclaré le président Obesse.
Au terme des échanges, le Copéco entrevoit de faire part de ses préoccupations à l’Assemblée nationale et au Sénat, si cette énième sollicitation reste sans suite.
Placide Onguéné