(BFI) – Mercredi 11 novembre 2020, le gouvernement et le Pnud ont lancé à Yaoundé l’actualisation de la stratégie nationale pour améliorer l’accès des populations à un compte en banque.
On pourrait considérer la période 2014-2020 comme une prise d’élan pour la stratégie nationale de la finance inclusive, cette politique qui vise à rapprocher les services bancaires et financiers des populations. A partir de l’année prochaine, il faudra vraiment sauter le pas. C’est tout le sens du lancement, par le ministre des Finances et le représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), hier à Yaoundé, du processus d’actualisation de la stratégie nationale de la finance inclusive.
« La question de la finance inclusive est extrêmement importante pour le développement économique et social du pays. En Afrique, seulement 20% des ménages ont accès à la finance inclusive et au Cameroun, seulement 10% de la population ont accès à ces services. On a vu aussi qu’avec le Covid-19, l’impact social et économique a été très fort, notamment dans les milieux ruraux et sur les ménages. Donc, augmenter la bancarisation des populations, c’est quelque chose de très important pour les rendre plus résilientes aux chocs », a expliqué Jean Luc Stalon, représentant résident du Pnud.
Au cours des travaux qui s’achèvent ce jour, il est question de trouver des voies et moyens pour accélérer la finance inclusive au Cameroun sur la période 2021-2025. Echanger sur les enjeux et défis actuels de l’inclusion financière, définir les domaines d’actions prioritaires pour booster le niveau d’inclusion financière, convenir d’une vision commune de l’inclusion financière, définir les rôles et responsabilités des acteurs, entre autres, sont les objectifs de ces assises. Tout ceci devrait permettre d’avoir une inclusion financière forte qui « permet aux populations pauvres d’épargner, de subvenir aux besoins de leur famille en se protégeant contre les risques de la vie courante et de financer leurs activités et projets afin d’accroître leurs revenus, et partant, améliorer leurs conditions de vie », a précisé Louis Paul Motaze.
A ce jour au Cameroun, seulement 10% des adultes disposent d’un compte bancaire. 51% des personnes de plus de 15 ans n’ont pas accès ou n’utilisent pas de produits financiers formels. On note également une insuffisance des produits et services financiers adaptés aux besoins des personnes vulnérables. Beaucoup reste donc à faire.
« Nous devons intensifier nos actions pour combler les disparités entre le milieu urbain et le milieu rural, réduire les écarts entre les riches et les personnes vulnérables, réduire les discriminations entre les jeunes et les seniors ainsi qu’entre hommes et femmes. Nous devons également répondre efficacement à la problématique de financement des micros, petites et moyennes entreprises en mettant un accent particulier sur les formes de financements alternatifs », a dit le Minfi.
André Noir