(BFI) – L’une des bonnes performances enregistrées dans le cadre des transactions économiques et financières entre le Cameroun et le reste du monde, plus connues sous le nom de balance des paiements, se trouve dans l’une des composantes du compte courant. Les données présentées hier lors du comité technique national indiquent qu’ils se situent désormais à 723,3 milliards de Fcfa contre 647,2 milliards de Fcfa en 2022
Il s’agit de la balance des revenus primaires qui sont essentiellement constitués des transferts. À ce titre, l’on a appris hier, lors du comité technique national de la balance des paiements, qu’en 2023, l’excédent du solde des revenus secondaires s’élève à 540,8 milliards de Fcfa après 454 milliards de Fcfa en 2022. Cette évolution est attribuable à la hausse des transferts reçus de la diaspora.
Ces transferts s’élèvent à 723,3 milliards de Fcfa après 647,2 milliards de Fcfa en 2022. Ces ressources proviennent principalement de la France, avec 22% du total des transferts ; des autres pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (14%) ; de l’Allemagne (10%) ; de Singapour (10%) ; de la Suisse (9%) et des Pays-Bas (6%). Pour le cas spécifique des transferts reçus de la Cemac, le Gabon vient en tête avec (40%), la République centrafricaine (32%), le Congo (15%), le Tchad (10%) et la Guinée équatoriale (3%).
Les membres du comité réunis autour du directeur général de l’Institut national de la statistique, Joseph Tedou, qui représentait le ministre des Finances, ont encouragé cette dynamique. Au-delà, il ressort de la rencontre d’hier que le solde courant demeure déficitaire de 1221,1 milliards de Fcfa en 2023 contre 941,2 milliards de Fcfa en 2022. Autrement dit, le déficit s’est accentué de 279,9 milliards de Fcfa.
Quatre secteurs enregistrent des soldes courants excédentaires, notamment l’agriculture (+604,2 milliards de Fcfa), l’exploitation forestière (+210,1 milliards de Fcfa), les hydrocarbures (+979,9 milliards de Fcfa) et les transports (+107,6 milliards de Fcfa). En ce qui concerne les échanges bilatéraux, ils sont aussi déficitaires. En l’occurrence, avec des pays comme la France (-53 milliards de Fcfa), le Nigeria ( -165,3 milliards de Fcfa), la Chine ( -945,8 milliards de Fcfa) et les États-Unis ( -152,3 milliards de Fcfa).
Évoquant le cas de la Chine, les experts expliquent que cette situation résulte des emprunts effectués pour financer les projets structurants. Aussi, pour ce qui est de la position extérieure du Cameroun, elle reste débitrice et se creuse pour se situer à 9 487,9 milliards de Fcfa (soit 31,7 % du PIB) après -8 446,8 milliards de 2022. Autrement dit, si le pays devait rembourser tout ce qu’il doit aux autres pays, il faudrait trouver 9 487,9 milliards de Fcfa.
En guise de recommandations, les membres du comité suggèrent d’accroître l’offre locale en quantité et en qualité de produits alimentaires et manufacturés en intensifiant la production locale, notamment de poisson, de riz et de blé, en vue de réduire les importations. Il est aussi demandé de renforcer la structuration des filières agricoles, d’accélérer le projet de réhabilitation et de modernisation de la Sonara, ce d’autant plus que les importations du pays en carburant et lubrifiants dépassent les 1000 milliards de Fcfa.
Cédric Boyomo