(BFI) – Selon la note de conjoncture économique publiée par le ministère des Finances, les recettes pétrolières reculent de 12,4 % à 146,6 milliards FCFA au premier trimestre 2025. Celles-ci se sont établies à 146,6 milliards de FCFA, contre 167,4 milliards un an plus tôt, soit une baisse de 12,4 %, correspondant à un manque à gagner de 20,8 milliards pour le Trésor public.
Dans le détail, la redevance versée par la Société nationale des hydrocarbures (SNH) a chuté de 22,7 %, passant de 127,4 à 98,5 milliards de FCFA. À l’inverse, l’impôt sur les sociétés pétrolier (IS) affiche une hausse de 20,6 %, atteignant 48,1 milliards, contre 40 milliards au premier trimestre 2024. Cette évolution s’inscrit dans la tendance anticipée par le gouvernement, qui a révisé à la baisse les projections de recettes pétrolières dans la loi de finances rectificative 2025. Les prévisions sont passées de 734,8 à 641,5 milliards de FCFA, soit une réduction de 93,3 milliards (-12,7 %).
La baisse découle principalement de la diminution attendue des revenus de la commercialisation du brut camerounais par la SNH, désormais estimés à 495,5 milliards, contre 570,2 milliards initialement. Les recettes fiscales pétrolières (notamment l’IS) devraient quant à elles rester stables. Cette révision budgétaire repose sur plusieurs hypothèses défavorables. Les perspectives de production pétrolière ont été ramenées de 20,71 à 19,81 millions de barils, tandis que celles du gaz chutent de 92 à 79,2 milliards de pieds cubes standards.
De même, le prix de référence du baril de brut a été réajusté à 66,94 dollars, contre 72,84 dollars initialement, pour refléter le ralentissement des marchés internationaux et la volatilité des cours mondiaux de l’énergie. Ce recul confirme l’érosion progressive de la rente pétrolière dans les finances publiques du Cameroun. Entre maturité des champs, baisse de production et conjoncture mondiale incertaine, la contribution du pétrole au budget national diminue progressivement.
Cette tendance souligne la nécessité pour l’État d’accélérer la diversification de ses sources de recettes et de consolider la performance des secteurs non pétroliers, afin de réduire la dépendance aux hydrocarbures et de stabiliser ses revenus budgétaires.
