(BFI) – Mardi 9 novembre au Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), s’est tenue une concertation entre les entreprises de divers secteurs d’activités exposées à la hausse sans précédent des prix des produits à l’importation et au fret maritime.
Selon le communiqué publié à l’issue de cette rencontre par le président du Gicam, Célestin Tawamba, les entreprises font face, depuis le début de l’année, à un renchérissement exponentiel de leurs coûts d’approvisionnement, alimenté essentiellement par des facteurs externes telle la hausse généralisée des cours mondiaux des matières premières et l’explosion du fret maritime, avec des augmentations variant de 20 à 400%.
Au regard des graves menaces que fait peser cette situation sur la continuité des activités des entreprises, leur rentabilité et leur survie, de nombreuses alertes ont été faites à l’attention des autorités. C’est ainsi que le 1er octobre dernier, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, rencontrait les acteurs du secteur privé pour parler des conséquences économiques de la crise du Covid-19.
Le président du Gicam préconisait alors des actions pour traverser la zone de turbulences (ajustement des prix, subventions ponctuelles, allègements fiscaux, réduction de la Tva, suspension de certaines taxes, révision du système fiscal, etc.). Le ministre du Commerce, tout en reconnaissant les difficultés que connaissaient les entreprises, avait alors demandé aux uns et aux autres de faire preuve de vigilance, se serrer les coudes, secteurs privé et public, pour faire face.
Un peu plus d’un mois après cette rencontre, le Gicam « déplore soit l’absence de mesures adéquates, soit une inefficacité de celles proposées dans certains secteurs d’activités, au vu de leur incapacité à mitiger de manière significative l’impact de la hausse des coûts ».
Résultat, les entreprisses se retrouvent dans une impasse, car « leur situation continue de se dégrader en raison de rupture d’approvisionnement, ainsi que de l’absence de visibilité sur les ventes », et « elles ne peuvent plus répercuter les fortes hausses des coûts d’approvisionnement sur les prix de vente des produits, notamment ceux soumis à homologation préalable, d’autant que les mesures de cost-killing mises en place par elles ont montré leurs limites ».
Et de solliciter « la tenue en urgence d’une véritable concertation entre le gouvernement et le secteur privé, qui garantirait les chances de convenir des mesures adaptées pour se sortir des difficultés actuelles ». Sans quoi, « elles envisagent purement et simplement l’arrêt des activités d’importation et de production au 1er janvier 2022 ».
André Noir