(BFI) – Le financement de l’éducation au Cameroun reste en deçà des objectifs visés. Il est insuffisant au regard des standards internationaux de 4 à 6% du PIB et d’au moins 20% des dépenses courantes. Le constat est de l’Institut national de la Statistique (INS), dans son rapport d’analyse de l’annuaire statistique du secteur de l’éducation et de la formation au Cameroun en 2022.
A en croire les chiffres compilés par le statisticien camerounais, l’évolution des effectifs est en inadéquation avec le budget alloué dans le secteur de l’éducation. A titre d’illustration, l’on est passé d’environ 7,078 millions élèves/apprenants/étudiants en 2019 à 8,050 millions en 2022 soit une hausse de 972 000 élèves en l’espace de 4 ans (+13,7%). De l’autre côté, le nombre d’enseignants a augmenté de 50 430 (+21,4%) passant de 235 131 en 2019 à 285 561 enseignants en 2022 avec 79,8% de dépenses d’éducation en traitements et salaires.
Entre 2019 et 2022, la part du budget de l’Etat (hors dette) allouée au secteur de l’éducation a connu une augmentation de 18,74% en 2019 à 19,43% en 2021. En 2022, elle enregistre une baisse de 1,16%, soit 18,27%. « Cette allocation est légèrement en deçà des 20% recommandés par les partenaires techniques internationaux du secteur de l’éducation », indique l’INS.
Par branche, les enseignements secondaires et l’éducation de base absorbent respectivement 59% et 31% en moyenne, soit 90% des allocations budgétaires. La part du primaire est en dessous des 45% recommandés. « L’éducation est loin d’être gratuite pour les familles. En effet, elles contribuent de manière importante aux dépenses d’éducation soit à hauteur de 31% et de 21% respectivement pour le primaire et le secondaire des dépenses d’éducation du pays », précise le document. Par rapport à la moyenne des pays en développement (4%), le budget demeure faible, même s’il y a une tendance évolutive du PIB. En 2020, il représentait 3,2%. Un an après, il a chuté pour se situer à 3,1% avant de remonter à 3,4% en 2022, selon la loi des règlements du Minfi (2020-2022).
La Stratégie nationale de développement (SND30) a inscrit quelques orientations dans le domaine de l’Education et de la Formation. Ainsi, la vision à l’horizon 2030 est celle de « promouvoir un système éducatif à l’issue duquel tout jeune diplômé est sociologiquement intégré, bilingue, compétent dans un domaine capital pour le développement du pays et conscient de ce qu’il doit faire pour y contribuer ».
Les objectifs stratégiques poursuivis sont entre autres, garantir l’accès à l’éducation primaire à tous les enfants en âge de scolarisation ; atteindre un taux d’achèvement de 100% au niveau primaire ; réduire les disparités régionales en termes d’infrastructures scolaires et de personnel enseignant ; et accroître l’offre de formation professionnelle et technique de 10% à 25% au secondaire et de 18% à 35% au niveau supérieur. Les axes sur lesquels s’appuyer sont accès et équité, qualité et employabilité et enfin renforcement du système éducatif.
Mais en attendant l’impulsion d’une éventuelle politique structurelle, le gouvernement camerounais est engagé dans un programme avec la Banque mondiale depuis des années déjà. Il s’agit du Programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (Parec) dont l’objectif est la distribution gratuite de manuels scolaires essentiels aux élèves des écoles primaires des sous-systèmes anglophone et francophone, notamment des manuels de français, anglais et mathématiques aux élèves.
Elise Nguélé