(BFI) – Au Cameroun, les condamnations judiciaires et les restitutions du corps du délit s’affirment régulièrement comme une source régulière de revenu pour le Trésor public. Les données publiées par le gouvernement et les institutions de lutte contre la corruption au cours des trois dernières années permettent de suivre, période par période, cette dynamique qui accompagne la montée en puissance des mécanisme judiciaires et administratifs de recouvrement.
Lors de la présentation du programme économique, financier, social et culturel pour l’exercice 2026, le 26 novembre 2025 à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a indiqué que plus de 10,226 millions de Fcfa issues du corps du délit et 5,495 milliards de Fcfa en condamnations pécuniaires avaient été reversé au Trésor sur la période récente. Le chef du gouvernement mettait en avant une amélioration de l’exécution des décisions de justice dans un contexte où les procédures de restitutions se sont renforcées.
Un an plus tôt, le 1er décembre 2024, le même premier ministre présentait devant les députés le bilan des actions menées en 2024 pour préparer l’exercice budgétaire 2025. Il soulignait que le Tribunal criminel spécial (TCS) avait permis de reverser 9,5 milliards de Fcfa au Trésor au titre du corps du délit, un niveau nettement supérieur au 1,4 milliards de Fcfa recouvré en 2023. Ce dernier chiffre provenait du dernier rapport 2023 publié en septembre par la commission nationale anti-corruption (Conac), qui documentaire les performances de l’année précédente.
Le même rapport montre une forte progression du réflexe de dénonciation de la population. En 2024, la Conac a reçu 10 520 dénonciations contre 7 548 en 2023, soit une hausse de 39%. L’institution attribue cette évolution à l’élargissement des canaux de signalement notamment les lignes vertes et les numéros WhatsApp. Le rapport 2023 faisait lui-même état de 7 061 dénonciations en 2022, ce qui confirme une tendance haussière continue.
L’activité répressive suit son rythme. Les équipes de la Conac ont conduit 22 interventions rapides en 2024, contre 35 en 2023. 36 ont conduits à des incarcérations immédiates. Les cliniques « anti-corruption », un dispositif de proximité, ont également abouti à la transmission de 11 dossiers en justice au cours de l’année.
Omer Kamga




