(BFI) – Le Cameroun enregistre une production totale de 38 047 tonnes, dont 6 386 tonnes de café arabica et 31 661 tonnes de café robusta au cours de la campagne caféière 2021-2022. Ces chiffres viennent d’être révélés par le Premier ministre, Joseph Dion Nguté, lors de la présentation à l’Assemblée nationale du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’année 2023.
Sur la foi de ces statistiques, la production de la campagne 2021-2022 représente un peu plus du triple des 12 157 tonnes de la saison 2020-2021 (en baisse de 50,7% par rapport à la campagne précédente, NDLR), au cours de laquelle la production nationale est descendue pour la première fois sous la barre des 20 000 tonnes enregistrées depuis la campagne 2015-2016.
Dans le détail, le Cameroun doit principalement l’embellie dans la production caféière au cours de la dernière campagne à la variété robusta. En effet, la production de cette variété est passée de seulement 11 745 tonnes en 2020-2021, à 31 661 tonnes au cours de la dernière campagne. Ce qui correspond à une augmentation de 19 916 tonnes, soit une progression de 169,5% en valeur relative.
Désintérêt des agriculteurs
Les producteurs de l’arabica, eux, n’ont pas non plus fait pâle figure au cours de la dernière campagne. À en croire les chiffres révélés par le chef de gouvernement camerounais, ces derniers ont affiché une production globale de 6 386 tonnes au cours de la campagne 2021-2022, contre seulement 412 tonnes lors de la campagne précédente, selon les données publiées le 16 février 2022 par l’Office national du cacao et du café (ONCC). C’était à l’occasion du lancement de la campagne caféière 2021-2022 dans la ville de Mélong, région du Littoral. Calculette en main, la production nationale de l’arabica a progressé de 5 974 tonnes sur un an, ce qui correspond à une hausse record de 1 450% en valeur relative.
Pour l’heure, ni le gouvernement ni l’interprofession cacao-café n’explique les causes de ce rebond de la production caféière en 2022, après les mauvais résultats enregistrés au cours de la campagne 2020-2021. Mais, malgré cette embellie, la production annoncée par le Premier ministre reste bien inférieure aux attentes du gouvernement, qui, dans son plan de relance des filières cacao-café (2015-2020), ambitionnait déjà d’atteindre une production de 185 000 tonnes de café, toutes variétés confondues, au cours de l’année 2020. Il n’en a rien été. Au contraire, cette production n’a de cesse de dégringoler depuis une décennie.
Cette réalité, selon l’interprofession cacao-café, est la conjonction de plusieurs facteurs. Il s’agit principalement, apprend-on, du vieillissement et de la faible productivité des vergers ; du désintéressement des jeunes vis-à-vis de cette culture de rente, en raison de sa faible rentabilité ; de la pénibilité du travail et des offres plus lucratives dans d’autres secteurs d’activités…