(BFI) – Les autorités gouvernementales congolaises ont décidé d’augmenter de 5%, à compter du 31 janvier 2023, le prix du super et du gasoil à la pompe. C’est la conséquence des négociations menées avec le Fonds monétaire international (FMI) qui exigeait une élévation plus forte. Il demande surtout au Congo-Brazzaville d’arrêter la subvention des produits pétroliers. La hausse, quoique légère, est rejetée par les consommateurs.
Le FMI voulait une augmentation de 50 à 65 % dès le 1er janvier. Les négociations entre les deux parties ont été ardues, selon le Premier ministre Anatole Collinet Makosso qui se réjouit d’avoir obtenu un niveau d’augmentation acceptable.
Le litre du Super passe de 595 à 625 francs CFA (soit de 0,90 à 0,95 Euro) et celui du gasoil de 475 à 500 francs CFA (de 0,72 à 0,76 euro), soit une hausse de 5 %. Au FMI, le chef du gouvernement congolais donne des assurances. « À la demande du président de la République, le gouvernement a été instruit de travailler pour démontrer au Fonds monétaire international que cette augmentation peut suffire, et avec d’autres réformes que le gouvernement va engager, on peut s’empêcher de procéder à d’autres augmentations au-delà de ces 5 %. Mais, nous allons travailler », a indiqué M. Collinet Makosso.
Refus d’augmenter les prix de l’électricité
Brazzaville n’a pas accepté d’augmenter le prix de l’électricité, également voulu par le FMI. Dieudonné Moussala, président de l’Association congolaise pour la défense des droits des consommateurs (ACDDC) reproche au gouvernement le fait d’avoir négocié avec le FMI sans associer la société civile.
« À ce niveau-là, nous pensions que le gouvernement ferait mieux de prendre nos avis avant d’aller voir les partenaires. Vous savez, il y a eu (par le passé) les négociations pour les Accords de partenariat économique (APE). Mais, le Congo n’avait pas signé à cause des analyses faites par la société civile », a-t-il relevé.
Une hausse des prix boudée par les consommateurs
Dieudonné Moussala craint désormais une hausse générale des prix. « L’augmentation du prix du carburant au niveau des transporteurs ! Ils trouveront un prétexte pour augmenter également le coût des billets. Et, le commerçant profitera le prix des denrées alimentaires par exemple », a-t-il analysé.
La hausse du prix du carburant, quoique minime, est surtout boudée par les consommateurs. « Déjà, le carburant pour l’avoir à Brazzaville, c’est difficile : il faut faire la queue. Et, si ça devient encore plus cher, ça ne nous arrangera pas. De 595 à 625 francs CFA le litre du Super, c’est important étant donné que nous sommes un pays pétrolier, ça n’arrange pas les choses. Je ne sais pas comment cette augmentation peut se justifier étant donné que nous sommes un pays pétrolier et exportateur », ont-ils déclaré tour à tour.
Au Congo, les prix des produits pétroliers étaient restés stables à la pompe depuis 2008.