(BFI) – Dans un communiqué signé le 3 septembre 2025, le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, a annoncé l’autonomisation de la station de Nkankazock à Édea (Littoral), l’une des plus congestionnées du pays. Annoncé depuis 2011 mais jamais concrétisé, le projet de digitalisation des pesages routiers refait surface.
Selon le ministre, « les aménagements de génie civil devant accueillir les équipements de digitalisation commenceront sous peu ». L’opération vise à fluidifier le trafic sur cet axe stratégique, régulièrement paralysé par des files de camions s’étendant sur près de 2 km. La modernisation introduira un système de tri préalable, permettant de ne peser que les véhicules suspectés de surcharge. Nkankazock et Mbankomo (Centre) ont été retenues comme sites pilotes.
Mesures transitoires et rappels à l’ordre
Dans l’attente du déploiement effectif du dispositif, le Mintp a instruit le préfet de la Sanaga-Maritime d’autoriser le passage direct de tous les camions à la double station de Nkankazock, sans pesée préalable, afin de réduire les embouteillages. Nganou Djoumessi a par ailleurs rappelé aux transporteurs la nécessité de respecter la réglementation en vigueur, qui fixe la charge légale entre 13 et 50 tonnes, « pour préserver les routes de dégradations précoces, désormais accélérées par la forte pluviométrie ».
Le système actuel de pesage routier, destiné à protéger les infrastructures, fait face à plusieurs défis : contestations récurrentes des transporteurs, coupures d’électricité, insuffisance des équipements et pannes fréquentes. Pourtant, en cas de surcharge, la loi prévoit une amende de 25 000 à 75 000 FCFA par tonne excédentaire, assortie d’un délestage obligatoire.
En 2020, les amendes issues des pesages ont généré environ 2 milliards de FCFA pour le Trésor public. Mais ce chiffre aurait pu être bien plus élevé, estiment les syndicats routiers, qui dénoncent le contact humain propice à la corruption. La digitalisation, en réduisant les interventions manuelles, devrait à la fois simplifier les opérations, accroître les recettes de l’État et renforcer la transparence du système.