(BFI) – Le Groupe d’action financière (Gafi), un des gendarmes de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme annonce avoir placé le Cameroun, la Croatie et le Vietnam sur la liste grise des pays sous surveillance renforcée.
Cela veut dire que ces pays présentent des «déficiences stratégiques dans leurs régimes» de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, mais ont pris l’engagement de travailler avec le Gafi pour y remédier.
L’inscription du Cameroun sur la liste «grise» du Gafi survient dans un contexte de revendications séparatistes dans ses deux régions anglophones. Ces revendications sont soutenues par une bonne partie de la diaspora anglophone du pays, dont certains membres ont été récemment condamnés aux États-Unis pour avoir apporté, depuis leurs pays d’accueil, des concours financiers aux groupes séparatistes.
Il y a quelques mois, l’ancien Secrétaire permanent du Gafi en Afrique centrale, Désiré Geoffroy Mbock, avait mis en garde les autorités de Yaoundé via la presse que le Cameroun pourrait se retrouver dans la liste «grise» du Gafi en 2023.
En effet, selon le Gafi, le Cameroun fait partie des pays qui sont « particulièrement exposés à des risques de blanchiment des capitaux liés à l’intégration dans le système financier des produits issus de la corruption, des détournements de deniers publics, de la fraude douanière et fiscale, du braconnage, du trafic d’espèces fauniques et d’essences forestières protégées.»
Figurer sur la liste grise du Gafi peut avoir des graves conséquences. Dans le cas extrême mais possible, les banques internationales pourraient suspendre toute transaction avec leurs correspondants du pays concerné. Et en tous les cas, toute opération financière avec le Cameroun (y compris les transferts de la diaspora) seront désormais passés au peigne-fin.