(BFI) – Alors qu’il explose en Europe — en témoigne l’insolente croissance de son leader, SFAM —, le marché de l’assurance affinitaire, bien qu’affichant un potentiel de croissance considérable, peine à décoller en Afrique. Plus pour longtemps ?
SFAM, Gras Savoye et Ace
consolident leur position en Europe
Proposée au moment de l’achat d’un produit ou d’un service, l’assurance
affinitaire est un marché porteur en Europe : selon une enquête d’Harris
Interactive réalisée en 2016 à la demande de la FG2A (Fédération des garanties
et assurances affinitaires) 73 % des Européens ont déjà souscrit à l’une de ces
garanties. Ce type d’assurances couvre par exemple le vol d’un téléphone
portable, la panne d’un appareil électroménager ou encore l’annulation d’un
séjour touristique. Parmi les 1 000 personnes interrogées dans le cadre de ce
sondage, 42 % considèrent la souscription d’une telle garantie comme rentable
en cas de problème et 32 % comme une sécurité pour protéger leurs biens.
L’indomptable croissance du marché des objets High Tech en Europe a fait
exploser celui de l’assurance affinitaire. Résultat : moins de 20 ans après sa
création, le leader du secteur en Europe, SFAM, compte aujourd’hui 6 millions
de clients, 2 500 partenaires à travers le continent et un chiffre d’affaires
estimé à 500 millions d’euros en 2018. D’autres acteurs comme Gras Savoye, Ace
ou encore ATM ont également profité de cet essor.
Si l’assurance affinitaire est en plein boom en Europe, l’avenir est ailleurs :
en Afrique. Car malgré l’augmentation considérable des nouvelles technologies
sur le continent, notamment la téléphonie — 660 millions d’Africains devraient
être équipés d’un smartphone en 2020 —, le taux de pénétration des assurances
facultatives y demeure très faible. « Sur plein de sujets,
l’Afrique est un laboratoire. Notre avenir business sociétal se situe aussi à
ce niveau. Il y a beaucoup de choses à faire », souligne Patrick
Raffort, président de la FG2A.
L’immense potentiel africain
Le manque de développement de l’affinitaire en Afrique peut s’expliquer, entre
autres, par les importantes disparités qui existent sur le continent, y compris
entre les pays d’une même sous-région ou de taille similaire. Le Togo affiche
par exemple un taux de bancarisation cinq fois plus élevé que le Niger, alors
que les deux États sont membres de l’Union économique et monétaire
ouest-africaine. En Côte d’Ivoire, le marché des assurances-vie et non-vie
dépasse de 70 % celui du Cameroun, et ce alors que les deux pays comptent le
même nombre d’habitants. En République démocratique du Congo, le taux de
pénétration de la téléphonie mobile est limité à 50 %, tandis qu’il a atteint
100 % au Mali et au Sénégal. Conscients du potentiel du continent, plusieurs
acteurs tentent d’émerger sur le marché de l’assurance affinitaire, c’est
notamment le cas du réseau Globus.
Créé en 2007 par Richard Lowé, le groupe est déjà présent dans 39 pays
africains et ambitionne de poursuivre son développement, encouragé par la
croissance démographique et économique du continent. Plusieurs travaux de
recherche ont mis en évidence la corrélation entre croissance du PIB et taux de
pénétration de l’assurance. Sans surprise, c’est en Afrique du Sud, au Maroc,
en Égypte, au Kenya, en Algérie et au Nigéria, principales économies
africaines, que le marché est le plus développé.
Le potentiel africain ne serait donc plus à démontrer, selon le cabinet PWC
Africa, qui a conclu dans une récente étude que l’une des conditions de cet
essor réside dans les technologies comme les réseaux sociaux, le big data et le
cloud computing. « La technologie offre aux
assureurs des outils puissants pour mieux comprendre les besoins et attentes
des clients grâce à des capacités d’exploration de données et à l’intelligence
artificielle […], révèle le rapport. La technologie, en particulier les
téléphones mobiles, les médias sociaux et l’analyse des données, est considérée
comme le meilleur moyen d’accéder à de nouveaux clients à moindre coût et
d’analyser les données comportementales afin de concevoir de nouveaux produits
plus appropriés. » Reste désormais à savoir qui profitera le mieux
de ce marché en devenir.
Source : https://www.alwihdainfo.com/