(BFI) – Pour remédier à la dépendance persistante de l’Afrique à l’égard des importations de produits pétroliers raffinés, qui représentent un montant de 30 milliards de dollars US par an en coûts d’importation de pétrole, en raison d’un raffinage inadéquat, la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) a lancé, lundi 28 avril 2025 un programme renouvelable de financement du commerce pétrolier intra-africain d’environ 1 730 milliards de Fcfa visant à financer l’achat de produits pétroliers raffinés par les acheteurs de pétrole d’Afrique et des Caraïbes.
Cette initiative d’Afreximbank « stimulerait les efforts visant à faire du golfe de Guinée un centre clé du raffinage » tel est la déclaration forte faite par le Professeur Benedict Oramah, Président d’Afreximbank au lancement de ce programme. « En effet, le programme catalysera des investissements essentiels dans le transport maritime et la logistique marine pour le commerce intra et extra-africain de pétrole brut et de produits raffinés. L’effet multiplicateur sera également observé dans l’assurance du fret maritime et d’autres activités auxiliaires au sein du secteur. Nous voulons qu’une proportion accrue des quelque 4 millions de barils par jour de pétrole brut produits dans le golfe de Guinée soit raffinée en Afrique » a-t-il poursuivit.
D’après Afreximbank, ce programme pourra financer, au fil du temps, entre 10 milliards de dollars (soit environ 5 763,5 milliards FCFA) et 14 milliards de dollars (environ 8 068 milliards FCFA) d’importations intra-africaines de pétrole. Il entend tirer parti de la capacité de raffinage croissante du continent — dont le développement a largement été soutenu par Afreximbank — tout en contribuant aux ambitions de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) : stimuler le commerce, encourager l’industrialisation et créer des emplois. En proposant des solutions de financement du commerce et de la chaîne d’approvisionnement adaptées, incluant des conditions de paiement flexibles, des options de tarification et un soutien logistique, Afreximbank ambitionne de renforcer la sécurité énergétique, d’édifier des chaînes de valeur régionales et d’améliorer la résilience économique en Afrique et dans les Caraïbes.
Ce programme démontre clairement la détermination de l’Afrique à prendre en main son propre avenir énergétique. En outre, le programme aura un impact réel sur les populations en garantissant un accès plus stable et abordable aux produits pétroliers raffinés, qui sont essentiels à la vie quotidienne et à la productivité économique
Les conséquences attendues de ce programme sont multiples. Tout d’abord, il devrait permettre de diminuer la facture d’importation de produits pétroliers raffinés pour les pays africains et caribéens. Ensuite, en stimulant la demande pour les produits des raffineries africaines, il devrait inciter l’augmentation de la production et l’optimisation des capacités existantes. En outre, le développement d’une chaîne de valeur régionale renforcée pourrait créer des opportunités d’emplois dans les secteurs de la logistique maritime, du transport maritime, de l’assurance et d’autres industries connexes. Le professeur Benedict Oramah, président et président du conseil d’administration d’Afreximbank, a souligné que ce programme contribuerait à faire du golfe de Guinée une plaque tournante de raffinage essentielle et qu’il stimulerait les investissements dans l’ensemble de la chaîne de valeur du pétrole.
Il convient de rappeler qu’Afreximbank est déjà un acteur clé du financement des infrastructures pétrolières en Afrique. Principal bailleur de la raffinerie Dangote (mise en service en janvier 2024), l’institution soutient aussi les raffineries de Lobito et Cabinda, a financé la réhabilitation de Port Harcourt et approuvé des investissements pour les sites de Bua et Azikel au Nigeria, tout en assurant son appui à la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR). Ces projets augmenteront la capacité de raffinage du continent de plus de 1,3 million de barils par jour, confortant le golfe de Guinée comme pôle de raffinage de premier plan.
Rémy Ngassana