(BFI) – Du 15 au 21 novembre dernier, des chefs d’Etat, experts et hommes d’affaires étaient réunis à Durban en Afrique du sud pour, entre autres, faire le point sur la mise en œuvre de l’Accord de création de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Cet accord signé et ratifié par 39 pays africains a déjà porté à 16% le niveau des échanges commerciaux.
Cette initiative, considérée comme une véritable mine d’or au vu des opportunités qu’elle offre, va constituer, selon les spécialistes, un instrument de développement industriel et un facteur de croissance économique pour les pays africains. Cet accord commercial présente l’avantage de réunir le plus large marché du monde, avec 1,2 milliard de consommateurs répartis dans 54 pays.
Un accord commercial est une convention entre deux ou plusieurs parties, pour faciliter les échanges, le déplacement des biens, services, capitaux et personnes. Il s’agit généralement du résultat d’une négociation qui est atteinte lorsque les parties concernées adoptent une position commune sur une question donnée et acceptent, au vu des intérêts de chacune des parties, de faire chemin ensemble.
A la réalité, expliquent les experts, les accords commerciaux existent depuis bien des années. Ils reposent sur le commerce qui est à la fois bénéfique pour les entreprises et les Etats. Pour ces deux entités, le commerce permet d’atteindre les économies d’échelle, en accédant aux marchés qui sont bien plus larges que les leurs. L’autre aspect positif lié au commerce est celui du transfert des technologies.
Selon les spécialistes, les négociations inhérentes aux accords commerciaux répondent à une démarche et une stratégie précise. A titre d’illustration, » lorsque deux Etats vont à des négociations, ils sont généralement accompagnés d’une équipe constituée d’hommes politiques et des chefs d’entreprises, principaux bénéficiaires des accords commerciaux « , explique Hyppolyte Fofack, économiste en chef et directeur de la recherche et de la coopération internationale à Afreximbank. Cette disposition est prise parce que dans le cadre d’un accord, les bénéficiaires étant ceux qui connaissent mieux les réalités du terrain, ils ont leur mot à dire. En d’autres termes, si dans un accord commercial, les hommes d’affaires ne sont pas d’accord avec les termes dudit accord, les politiques ne signent pas, souligne Hyppolyte Fofack.
Dans le cas de la Zlecaf par exemple, l’un des avantages réside dans le fait qu’il constitue un argument de poids pour les pays africains qui auront à négocier avec l’Union européenne par exemple. » La Zlecaf permettra à l’Afrique de ne plus aborder l’Union européenne en tant que micro-Etats, mais en tant qu’un bloc solide. Mais pour ce faire, il faudra que l’intérêt général l’emporte sur les intérêts égoïstes. « , insiste Hyppolyte Fofack.
André Noir