(BFI) – Pour dynamiser le secteur pétrolier en déclin, la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) renforce les capacités de son Centre d’Informations Pétrolières (CIP) dans la région du Centre, à Yaoundé.
Vingt-deux ans après la création de son premier centre à Douala, l’entreprise publique a publié le 4 août dans Cameroon Tribune un appel d’offres daté du 24 juillet pour recruter un consultant. Sa mission est d’« élaborer une stratégie de marketing pour le CIP », au moment où la campagne d’octroi de licences pour neuf blocs pétroliers, lancée en 2019, est devenue effective le 1er août 2025. L’objectif est clair : utiliser des outils modernisés pour promouvoir les données d’exploration et de production et ainsi attirer de nouveaux investisseurs.
Selon le document de la SNH, le consultant aura pour mission principale d’auditer les contrats existants, d’analyser les forces et les faiblesses du CIP et de proposer une nouvelle stratégie contractuelle. Les prestations attendues consistent notamment à définir une offre compétitive et des outils modernes (comme un géo-portail internet SNH en cours de mise en œuvre) pour permettre aux clients d’accéder aux données et ainsi maximiser leur valeur ajoutée. Cette initiative est une réponse directe de la SNH pour rendre son offre plus attractive et faciliter le placement des blocs libres du domaine pétrolier national.
Cet investissement stratégique et le lancement de la campagne de licences surviennent dans un contexte de profonde érosion des revenus issus des hydrocarbures du pays. Les recettes pétrolières du Cameroun, qui représentaient 13,8 % des revenus de l’État en 2024, ont accusé une baisse significative de 188,3 milliards de Fcfa entre 2023 et 2024, passant de 877,0 milliards à 688,7 milliards de Fcfa. Cette tendance baissière devrait se poursuivre jusqu’en 2027. De plus, un récent rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD) souligne une chute drastique de la valeur des réserves de pétrole du pays, qui a diminué de 50 % en 25 ans. La modernisation du CIP apparaît ainsi comme un levier crucial pour la SNH, afin de s’adapter à cette réalité et de maximiser les revenus restants.
En rappel, la campagne d’octroi de licences de la SNH lancee en 2019 et effectif depuis le 1er aout dernier, concerne un total de neuf blocs répartis sur deux bassins. Il s’agit des blocs Ndian River, Bolongo Exploration et Bakassi dans le bassin du Rio del Rey (RDR), ainsi que des blocs Etinde Exploration, Bomono, Nkombe-Nsepe, Tilapia, Ntem et Elombo dans le bassin du Douala/Kribi-Campo (DKC). Cette démarche historique vise à attirer l’attention des compagnies pétrolières sur le potentiel d’exploration et de production du Cameroun.