(BFI) – Au cours de la campagne cacaoyère 2019-2020, qui est rentrée en gare le 15 juillet 2020, un peu plus de 82 tonnes de fèves de cacao ont été officiellement déclarées en achats, dans l’Adamaoua, l’une des trois régions septentrionales du Cameroun. Selon l’Office national du cacao et du café (ONCC), c’est la première fois que les achats de fèves sont enregistrés dans cette région, ce qui témoigne de l’existence d’une activité cacaoyère.
En effet, depuis des lustres, les populations des régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua (plus proche de la région forestière de l’Est), qui constituent la partie septentrionale du Cameroun, ne connaissent que le coton comme produit de rente. Des tentatives de diversification des cultures de rente dans cette partie du Cameroun, impulsées par la Sodecoton, avec notamment des produits tels que la gomme arabique, n’ont pas prospéré.
Les premières fèves de cacao apparaissent dans le Septentrion camerounais, au moment où le gouvernement, avec le concours de l’Institut de recherche agronomique pour le développement (IRAD), conduit dans cette partie du pays une intense campagne de promotion de la culture de l’anacarde, communément appelée noix de cajou.
Cette campagne, selon les pouvoirs publics, a pour objectif principal de sortir les populations de la dépendance au coton, culture qui, avec ses activités connexes, fait vivre plus de trois millions d’âmes dans la partie septentrionale du Cameroun, selon les chiffres de la Sodecoton. L’arrivée du cacao dans la région de l’Adamaoua, dans un contexte de baisse continue des cours mondiaux du coton, offre également une nouvelle alternative aux populations.
À en croire l’ONCC, avec la création de ce nouveau bassin de production, le cacao a été commercialisé dans huit régions sur les 10 que compte le pays (exception faite du Nord et de l’Extrême-Nord), au cours de la dernière campagne. 77,1% des fèves ont été commercialisées dans les régions du Centre et du Sud-Ouest, les deux principaux bassins de production.
Dans le détail, apprend-on officiellement, la région du Centre, avec 48,6% des parts du marché, conforte son leadership devant le Sud-Ouest (28,4%), ancien numéro un du marché, en proie à une crise socio-politique depuis fin 2016. Viennent ensuite les régions du Littoral (10,3%), du Sud (5,6%), de l’Est (3,8%), de l’Ouest (2,7%), du Nord-Ouest également en crise (0,4%) et de l’Adamaoua (0,3%).
Omer Kamga