(BFI) – Le directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm), Dr Edoh Kossi Amenounve, a animé, le vendredi 12 juin 2020, une visioconférence sur le thème : « Les marchés de capitaux et la pandémie Covid-19 : résilience, efficacité et perspectives ».
Dr Edoh Kossi Aamenounve, a révélé au cours de cette parade que l’année 2020 a été, en dépit de la crise sanitaire, une bonne année pour les bourses des valeurs mobilières dans le monde. Les places financières ont enregistré 32 470 milliards de dollars de transactions au premier trimestre, soit une progression e 36% par rapport à la même période de 2019. Cette lame de fond est constatée aussi à la BRVM, place financière des 8 pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), unique dans son genre en termes d’intégration régionale.
Selon le directeur général de la Brvm, même si les deux indices BRVM composite et BRVM-10 ont baissé globalement au premier trimestre 2020, les valeurs de transactions ont été maintenues avec 44 milliards Fcfa à la fin mai. En outre, explique-t-il, plusieurs émissions obligataires, d’un montant de 1057 milliards Fcfa, ont été levées sur le marché régional de l’Uemoa. Pour Dr Edoh Kossi Amenouve, la Brvm qui occupait la 7e place dans le classement des bourses africaines avant l’avènement de la Covid 19, se porte bien. «La capacité de nos marchés à attirer de nouveaux émetteurs et aussi l’évolution du volume de transaction sont des indicateurs qui montrent la solidité de la place financière de l’Union économique et monétaire de ouest africaine», nous fait comprendre le patron de la Brvm.
Cette performance pourrait faire rebondir la BRVM dans top 5 des bourses africaines d’autant plus qu’elle a connu une résilience là où certaines places financières du continent ont dégringolé sous l’ère de la pandémie du Coronavirs. A en croire Dr Amenounve, la crise a révélé la pertinence et la résilience des marchés des capitaux avec ses deux compartiments (le compartiment des obligations et celui des actions). « Cette crise est une opportunité pour redresser le capitalisme et l’écosystème économique et financier. Elle suscitera l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs avec des nouvelles activités… et les perspectives d’utilisations des nouveaux outils digitaux pour lever des fonds », ajoute le conférencier.
« Les Bourses sont donc restées ouvertes, faisant ainsi preuve de résilience »
Au cours de cette conférence, Edoh Kossi Amenounve a abordé plusieurs points essentiels à savoir : les mesures prises par les bourses face à la pandémie à coronavirus, résilience et confiance des investisseurs ; l’évolution des bourses mondiales et africaines depuis le déclenchement de la crise sanitaire liée à la Covid-19; l’impact économique et financier de la pandémie et surtout quels marchés de capitaux après la crise ?
Le directeur général de la Brvm et du DC/BR, Edoh Kossi Amenounve, il a indiqué que de façon générale, les bourses ont adopté des mesures qui visaient trois objectifs majeurs. Il s’agit pour elles d’assurer la sécurité et protéger la santé de leurs employés, de maintenir la confiance des émetteurs et des investisseurs dans les marchés de capitaux, et continuer de jouer leur rôle de baromètre de l’économie. « Les Bourses sont donc restées ouvertes, faisant ainsi preuve de résilience », s’est-il réjoui.
Toutefois, il a noté que les bourses mondiales ont été mises à rude épreuve quant à leurs capacités à digérer l’information qui est diffusée et à refléter la vraie valeur des titres cotés.
En effet, les progressions observées, dit-il depuis le début de l’année, montrent que l’ampleur des variations à la hausse est plus faible que celle des variations à la baisse.
Pour lui, la crise sanitaire liée à la pandémie à coronavirus n’a pas donné un coup d’arrêt aux bourses, car des évolutions positives sur des indicateurs de marché ont été enregistrées, notamment avec les valeurs et les volumes des transactions, les levées de ressources, les introductions en bourse et l’évolution du marché obligataire.
Concernant l’Impact économique et financier de la pandémie, a poursuivi le conférencier, toutes les prévisions convergent vers une récession de l’économie mondiale du fait des mesures d’endiguement (mesures de quarantaine, confinement, fermeture d’entreprises, interdictions de voyage, fermeture des frontières, modification des horaires de travail, etc.) qu’il a fallu nécessairement prendre. « Mais elle est prévue être de courte durée car dès 2021, toutes les régions du monde retrouveront une croissance positive. On n’est donc pas en face d’une situation de dépression économique pouvant s’étaler sur un cycle », a déclaré Edoh Kossi Amenounve.
Pour l’avenir des marchés de capitaux après la crise, il a plaidé pour l’émergence d’un nouvel ordre mondial post-Covid-19, y compris au niveau du système financier et des marchés de capitaux. Ce nouvel ordre financier mondial devrait être lié à un modèle économique qui viserait à renforcer les solidarités sociales et développerait la « valeur ajoutée sociale« , à partir d’engagements inclusifs.
La Brvm et le DC/BR maintiendront donc leurs actions stratégiques 2020-2030 qui font une large part à la technologie, à la disruption, à l’éducation des investisseurs et à l’intégration des bourses, a conclu Edoh Kossi Amenounve.