(BFI) – Les modalités de cette nouvelle donne ont été définies à la faveur de deux décrets présidentiels signés le 5 mai dernier en faveur des Ports de Limbè et de Kribi. Le nouveau cadre juridique du port autonome de Limbe (PAL) est assurément un bond en avant vers le démarrage de cette infrastructure, de l’avis de Josué Youmba, directeur général de l’Autorité portuaire nationale (APN).
A la faveur du décret n°2020/249 du 5 mai dernier, le président de la République a procédé, pour la seconde fois, à la réorganisation du Port Autonome de Limbè (PAL). Le texte mis à jour confère à cette entité le statut de société à capital public, ayant l’Etat pour unique actionnaire, mais pouvant ouvrir son capital à des tiers.
La nouvelle infrastructure, telle que définie par le décret du 5 mai dernier, a la charge de coordonner les activités de la place portuaire. Il lui incombe aussi d’assurer le transport, le stockage, l’acconage, la gestion des terminaux de transit, le transbordement, etc. Les missions du PAL sont encore plus étendues, allant de la planification et au développement de la place portuaire en passant par la prise de participation dans des sociétés nationales et étrangères. En un mot, le PAL « assure la gestion, l’aménagement, la promotion et le marketing du domaine portuaire de Limbe » selon l’article 6 du nouveau décret. Les mêmes missions sont confiées au Port autonome de Kribi (PAK) dont l’organisation et le fonctionnement ont également subi une cure à la suite du décret présidentiel n°2020/251 du 5 mai 2020.
Une lecture croisée des textes du 5 mai dernier permet de relever des similitudes dans l’organisation, le fonctionnement et la gestion des places portuaires de Limbe et de Kribi. Les deux entités sont gérées par un trio d’organes composés de d’une assemblée générale, d’un conseil d’administration et d’une direction générale (articles 17 des deux textes). Pour ce qui est des ressources, le PAL et le PAK reçoivent de l’Etat, des actifs du patrimoine de l’ex Office national des ports du Cameroun, localisés dans leurs domaines portuaires respectifs. Pour ce qui est des ressources financières des deux entités, les textes présidentiels indiquent qu’il s’agit des deniers publics. Ces ressources proviennent aussi bien des redevances portuaires que des subventions éventuelles pour ce qui est du PAK. Les sources financières du PAL sont elles aussi diversifiées (redevance d’infrastructures, aliénation de certains biens, placements, dons, legs, etc.).
Au demeurant, il est question à travers toutes ces dispositions, de garantir la performance du secteur portuaire national, souligne M. Youmba. Une logique dans laquelle est inscrite le PAK, notamment. Malgré le covid-19, l’infrastructure a permis d’exporter 16 000 tonnes de marchandises au premier trimestre 2020, soit un taux de réalisation des objectifs de 99%. Cependant, d’autres pays de la sous-région se positionnent avec les mêmes infrastructures, obligeant le secteur portuaire national à se remettre en question pour plus de compétitivité.
André Noir