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Quel bilan économique pour la CEMAC trois ans après le sommet de Yaoundé ?

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(BFI) – Trois ans après la tenue du sommet extraordinaire des chefs d’État qui avait acté la volonté des pays de la CEMAC d’avancer vers une conclusion coordonnée de programmes d’ajustement avec le FMI, les politiques de consolidation budgétaire appuyées par l’intervention vigoureuse des bailleurs de fonds ont permis à la zone de juguler les effets de la crise des matières premières, avec un impact modéré sur les populations et en permettant la reconstitution progressive des réserves de change.

Mais en matière de réformes structurelles, malgré l’adoption de mesures qui ont permis d’avancer vers une gestion des finances publiques plus transparente, le bilan est décevant. Les politiques de consolidation budgétaire et l’intervention de la communauté des bailleurs permettent à la CEMAC d’entrevoir la sortie de crise.

Les derniers chiffres publiés par le FMI confirment que le relèvement de la CEMAC de la crise des matières premières est en bonne voie. Celle-ci avait culminé entre 2015 et 2017 et s’était traduite par un ralentissement de la croissance – qui était même légèrement passée en territoire négatif en 2016 (-0,3 %) –, un creusement des déficits budgétaire et de la balance des paiements ainsi qu’un effondrement des réserves de changes qui avait un temps fait craindre une dévaluation du franc CFA d’Afrique centrale.

Depuis 2017, de nombreux indicateurs signalent une amélioration de la situation macroéconomique. La croissance, attendue à 2,5 % en 2019, reste certes à un niveau trop faible pour permettre une augmentation du niveau de vie des populations, mais elle s’est relevée depuis le point bas de la crise. La consolidation budgétaire a apporté des résultats rapides : d’un déficit de 7,3 % du PIB en 2016, la CEMAC a retrouvé l’équilibre dès 2018 (déficit de 0,2 %) et un excédent de 0,7 % devrait être constaté in fine en 2019.

Le solde de la balance des paiements est pour sa part resté négatif (-0,5 % du PIB en 2018 et -1,3 % prévu pour 2019) mais le déficit s’est fortement réduit par rapport à 2016 (-7,5 %). Enfin, les réserves de change, qui s’étaient effondrées (-62 % entre 2014 et 2017) et ne représentaient plus que 2,3 mois d’importations au plus fort de la crise, se sont partiellement reconstituées (+63 % sur deux ans à fin août 2019). Elles dépassent désormais les trois mois d’importations – 3,3 mois fin 2019, soit un niveau légèrement supérieur à l’objectif fixé par le FMI à cette date.

L’intervention des bailleurs de fonds a été décisive pour éviter la crise en injectant les liquidités suffisantes pour soutenir le niveau des réserves de change. L’équivalent de 6,2 Mds EUR devrait être décaissé par les différents partenaires d’ici 2020 dans le cadre des programmes dits de « première génération ». Ce soutien a permis d’accompagner les États durant cette période de crise et d’éviter que l’ajustement budgétaire ne pèse trop fortement sur les populations.

Rédaction
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