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Histoire singulière de deux géants de l’assurance au parcours atypique

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(BFI) – Pathé Dione décoré par NSIA. Cette photo prise le 18 février en marge des assemblées de la FANAF, lors du dîner offert par NSIA pour son 25 eme anniversaire, est celle d’une époque. Jean-Kacou Diagou, PDG de NSIA, décorant Pathé Dione, PDG de Sunu, devant les principaux représentants d’une profession unie dans une rare standing ovation. L’acte vaut symbole.

Un hommage pour ces deux capitaines d’industrie et pour ceux, nombreux, présents dans la salle, qui ont eu à braver la tempête pour fonder des groupes dans un environnement panafricain peu propice. L’histoire singulière des deux assureurs est une source d’inspiration pour les jeunes qui rêvent de l’entrepreneuriat. 

Pathé Dione lance Sunu sans beaucoup de fonds mais avec un réseau 

C’est au Sénégal où tout est parti en 1999 avec la reprise de CSAR-Vie, devenue Union des Assurances du Sénégal Vie (UASEN-Vie), évoluant aujourd’hui sous le label Sunu à l’instar de l’ensemble des filiales du groupe.

Mais le vrai point de départ de l’improbable saga de Sunu a commencé quelques mois plutôt à Paris au sein de l’état-major du groupe Axa, qui venait alors d’achever sa fusion avec le groupe UAP International.

Les projections de développement arrêtées par le géant français au terme de cette opération stratégique accordaient la part belle aux pays développés (Europe, Amérique) et à l’Asie. L’Afrique n’était pas jugée intéressante sur la partie assurance-vie. Alors directeur Afrique de l’UAP, Pathé Dione prend son courage à deux mains et part frapper à la porte de Claude Bébéar. Le PDG d’Axa l’éconduira par trois fois avant d’accepter l’idée de l’assureur sénégalais. « Fais-moi la liste des sociétés qui t’intéressent ».

Pathé Dione qui n’avait pas “ un sou en poche” venait de frapper un grand coup. La compagnie Sunu était née grâce, il faut le dire, à l’audace de son fondateur et à une convention avec Axa. Parti avec cinq compagnies et un crédit de 300 millions de Franc CFA, le groupe a franchi bien des étapes.

« Tous nos actifs sous gestion sont investis en Afrique dans les limites du code de la Conférence inter Africaine des marchés de l’assurance (CIMA) » disait Pathé Dione il y a trois ans, lors de l’anniversaire des 20 ans du groupe.

Et Pathé Dione de renchérir, fidèle à sa vision d’un secteur privé africain fort et participant à l’effort du développement. « Pas un seul sou n’est investi en dehors de l’Afrique. Nous souscrivons à toutes les obligations de nos Etats ». Le fondateur de Sunu a souvent réaffirmé la volonté de son groupe de rester indépendant tout en développant des partenariats de qualité.

Jean Kacou Diagou crée NSIA sans beaucoup de fonds mais avec un réseau 

Ancien de l’UAP où il occupera d’importantes responsabilités au sein de l’Union Africaine IARD et de l’Union Africaine-VIE de Côte d’Ivoire, Jean Kacou Diagou a créé la Nouvelle Société Interafricaine d’Assurance(NSIA) en janvier 1995, avec un réseau et peu de fonds. En 1996, l’Assurance Générale de France AGF décide de se désengager du secteur africain de l’assurance. NSIA qui avait vu son chiffre d’affaires atteindre 900 000 Franc CFA dès le premier exercice racheta la filiale Ivoirienne de l’AGF. Commence alors une longue phase de croissance. En 1998, le groupe crée la Nouvelle Société Assurance Bénin (NSAB), puis en 2000, il rachète l’ancienne Mutuelle du Gabon, qui devient Nsia Gabon. De 2000 à 2007, le nombre d’entreprises dont le groupe est propriétaire se chiffre 15, dont une banque, la BIAO (6e rang au classement des banques en Côte d’Ivoire), ex-filiale de la Belgolaise. La décennie 2010 verra la poursuite de la consolidation dans l’assurance et de l’ouverture vers le secteur bancaire. Le réseau NSIA Banque développé grâce à l’acquisition du réseau BIAO (changement d’identité effectif en 2015) et de Diamond Bank installe le groupe dans deux secteurs moteurs de la finance. 

En conclusion 

Les œuvres des deux pionniers devraient être appréciées à l’aune de leur pérennisation. Et ce sont là tous les défis du capitalisme africain qui a appris à évoluer sans beaucoup d’appui de la part des pouvoirs publics et sans opportunité illimitée de mobilisation des fonds. 

Rédaction
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