(BFI) – L’information était jusqu’ici distillée par des sources indirectes. Mais au cours de la conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et extérieurs du ministère des Finances, organisée du 30 au 31 janvier 2020 à Yaoundé, Louis Paul Motaze (photo), le chef de ce département ministériel, a laissé clairement entendre que le Cameroun peaufine actuellement un nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI).
Ce programme, qui ne devrait pas excéder 2 ans, selon les analystes de Standard & Poor’s (S&P), sera différent de celui assorti de la Facilité élargie de crédit (FEC), implémenté depuis 2017, et qui s’achève au mois de juin 2020, soufflent des sources proches du dossier au ministère des Finances.
En clair, après ce premier programme qui avait pour objectifs principaux de « rétablir les équilibres intérieurs et extérieurs, à travers une consolidation budgétaire ciblée, tout en préservant les dépenses sociales prioritaires », comme l’a rappelé Louis Paul Motaze, le Cameroun va carrément changer de fusil d’épaule.
Concrètement, souligne le ministre des Finances, cette fois-ci le pays négocie avec le FMI un programme qui mettra l’accent sur la lutte contre la pauvreté et l’amélioration du contenu du panier de la ménagère camerounaise.
Au sortir du Comité de politique monétaire du 8 novembre 2019, le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) avait indiqué qu’en signe de « solidarité » avec les États retardataires (Congo et la Guinée Équatoriale), les pays de la Cemac en fin de programme avec le FMI avaient acté le principe d’une extension de ces programmes ou d’une négociation de nouveaux.
Au courant de la première quinzaine du mois de janvier 2020, l’agence de notation américaine, S&P, révélait de façon plus péremptoire que les pays de la Cemac sous-programme avec le FMI (Cameroun, Tchad, Gabon et République centrafricaine), négocient activement des prorogations.
Investir au Cameroun