(BFI) – Un projet estimé à environ 240 milliards de Fcfa ; un réservoir de 6 milliards de m3 d’eau ; un relèvement du débit garanti de la Sanaga pendant l’étiage de 40% ; 170 MW de puissance additionnelle pour les barrages de Song-Loulou et Edéa ; une infrastructure d’une hauteur de 45 m ; etc. Les chiffres qui entourent le barrage de Lom-Pangar, dans la région de l’Est, donnent le tournis.
Depuis la pose de la première pierre de construction de cette gigantesque infrastructure effectuée par le président de la République, Paul Biya le 3 août 2012, le barrage de Lom-Pangar est en train de confirmer tous les espoirs placés en lui. L’ouvrage construit sur le fleuve Sanaga joue le rôle de réservoir pour les infrastructures situées en aval, mais permettra aussi d’alimenter en électricité des localités de l’Est du pays.
Les objectifs de développement du projet, à savoir, entre autres, l’augmentation de la capacité de production en énergie hydraulique, la réduction des fluctuations saisonnières du débit de la Sanaga et l’amélioration de l’accès à l’électricité sont en train d’être remplis.
D’une part, le barrage, situé en amont de ceux de Song-Loulou et d’Edéa influence ainsi la production d’électricité dans le réseau interconnecté Sud, en stockant l’eau durant les saisons de pluie afin de pouvoir renforcer le débit de la Sanaga en période d’étiage. La composante 2 du projet, à savoir, la construction d’une usine de pied et d’une ligne de transport Lom Pangar- Bertoua de 90 KV est en cours.
Elle suscite du reste beaucoup d’espoirs pour les populations. Notamment celles de la région de l’Est, qui se plaignent souvent des délestages. La construction de cette usine de 30 MW va ainsi permettre d’autre part, l’électrification d’environ 150 villages et le rationnement de l’électricité ne sera plus qu’un lointain souvenir dans les localités qui en souffre d’ici peu.
« Comme deuxième valeur ajoutée de ce barrage, c’est l’usine de pied dont les travaux sont en bonne voie. Elle viendra à coup sûr résorber le problème de délestage dans plusieurs localités de notre région. Vivement que les choses s’achèvent le plutôt possible », déclare Olivier Cromwell Bembell D’Ipack, maire de Bertoua 1er et président du bureau régional de l’Association des Communes et villes unies du Cameroun (Cvuc) de l’Est.
Ainsi, Lom-Pangar ne sera pas qu’un barrage réservoir mais va aussi contribuer à une production abondante d’énergie électrique. La pose de la première pierre de l’usine par le président du groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi Adesina, a déjà eu lieu en juillet 2017.
Par ailleurs, le barrage de Lom Pangar ouvre également d’autres perspectives dans l’aménagement hydroélectrique du fleuve Sanaga. Ce, en permettant d’envisager sereinement la construction de nouveaux barrages à Natchigal, Song Mbengue ou Song Ndong.
Lom Pangar s’avère ainsi un chantier structurant de la politique énergétique du Cameroun. L’ensemble de ces ouvrages en aval devrait permettre à terme au pays d’accroître substantiellement sa production d’électricité.
Omer Kamga