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CamText S.A, une société intégrée de textile en gestation au Cameroun

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Le cœur industriel sera implanté dans la zone industrialo-portuaire de la Dibamba, avec des unités de filature, tissage, tricotage et ennoblissement, et devrait générer 12 000 emplois. En parallèle, un centre d’excellence textile à Garoua formera techniciens et ouvriers et abritera des activités de confection (3 000 emplois). Ce choix territorial conjugue proximité du bassin cotonnier et expertise de la Sodecoton, tout en s’adossant aux capacités énergétiques de Douala pour les procédés intensifs.

L’essentiel de la production ciblera d’abord le marché camerounais, avant une extension graduelle vers la CEMAC. Camtext SA prévoit de transformer 12 000 tonnes de coton de la Sodecoton, dans une chaîne de valeur intégrée limitant les exportations de fibres brutes et maximisant la valeur ajoutée locale.

Selon Investir au Cameroun, l’entrée en phase préparatoire est prévue au premier semestre 2026 : recrutements et formation des ouvriers, avec l’appui du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (soutien financier pour la formation et l’installation des unités), ainsi que la mise en place de l’usine de confection à Garoua. La montée en puissance s’étalerait sur quatre ans, avec un palier de capacité optimale visé à l’horizon 2033. Le modèle économique table sur un retour sur investissement en 11 ans.

Arise Bénin en modèle

Inspiré des complexes d’Arise au Bénin, le schéma entend rivaliser avec les places asiatiques, notamment les acteurs chinois dominants. Le projet bénéficierait d’exonérations ciblées (électricité, droits de douane, fiscalité) pour abaisser les coûts. L’unité utilisera une combinaison de fibres coton locales et de fibres synthétiques afin d’optimiser les prix de revient.

Le gouvernement vise à réduire la dépendance aux importations et à relancer la transformation locale. Contrairement à certaines spéculations, la Cicam ne fermera pas : l’État envisage une modernisation du site public, Camtext devant apporter de la valeur à l’écosystème textile national.

Ce projet s’inscrit dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30), qui ambitionne 600 000 tonnes/an de coton et 50 % de transformation locale d’ici 2030, pour reconstituer une filière compétitive. Aujourd’hui, les producteurs locaux ne couvriraient qu’environ 5 % du marché national, concurrencé par des importations — souvent alimentées par la contrebande —, d’où des ateliers fermés, des capacités sous-utilisées et des emplois détruits.

La feuille de route cible deux segments prioritaires : l’habillement des corps de défense, de sécurité et de la fonction publique (avec 60 % de coton local), et la production d’articles de sport (maillots, survêtements, baskets, etc.) couvrant au moins 50 % de la demande intérieure. L’initiative intervient dans une conjoncture défavorable à l’échelle africaine et mondiale : la production de la zone CFA a reculé de 11,5 % en 2024/2025 à 2,3 millions de tonnes, sous l’effet d’irrégularités climatiques et d’infestations parasitaires (PR-PICA), sur fond de baisse des cours (autour de 890-900 FCFA/kg). Les initiateurs projettent un résultat net annuel compris entre 3 et 4 milliards FCFA. S’il se concrétise, Camtext pourrait repositionner le Cameroun comme un pôle textile majeur en Afrique centrale.

En creux, la réussite dépendra d’un bouclage financier rapide, d’une énergie fiable et compétitive, d’une discipline logistique sur les corridors, et d’une protection efficace contre la contrebande ; autant de conditions pour traduire l’investissement en emplois et en parts de marché durables.

Rédaction
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