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Eagle Eye d’Arise IIP veut racheter 70% des actifs d’Alucam

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Selon le document consulté par Investir au Cameroun, l’offre formulée par l’investisseur indien comprend « les éléments suivants : rachat de 70% des parts dans le capital ; investissements de 475 millions USD – soit 271,3 milliards de FCFA au cours actuel du dollar américain – aux fins de stabilisation de la situation opérationnelle et financière ; mise en service d’une fonderie supplémentaire d’une capacité de 100 000 TPA ; construction d’une ligne de transport d’électricité du barrage de Nachtigal – 420 MW –  à Edéa ; production d’aluminium par Alucam, dans le cadre de la création d’une chaîne de valeur de l’exploitation de la bauxite de Minim Martap ».

Dans sa lettre, Ferdinand Ngoh Ngoh souligne qu’« au regard de la dégradation actuelle de la société Alucam et de l’intérêt de la proposition faite par Eagle Eye Asset », le ministre des Finances doit « engager en urgence avec ladite entreprise, les discussions nécessaires à la concrétisation du partenariat envisagé et de soumettre les propositions y afférentes à la très haute sanction du chef de l’Etat ».

Selon les termes de la correspondance du SGPR au ministre des Finances, l’Etat du Cameroun voit plutôt d’un bon œil l’intérêt que porte Eagle Eye à la société Alucam. En effet, depuis 10 ans, le gouvernement camerounais recherche en vain un nouveau partenaire stratégique pour cette entreprise, après le retrait du groupe canadien Rio Tinto, qui a rétrocédé ses actifs dans Alucam à l’Etat du Cameroun en 2015.

Depuis cet épisode, Alucam ne cesse d’accumuler les pertes. Officiellement, les derniers résultats nets de cette entreprise ressortent à -23,7 milliards de FCFA en 2024, -23,6 milliards de FCFA en 2023, -8 milliards de FCFA en 2022, + 447,9 millions de FCFA en 2021, -14 milliards de FCFA en 2020, et -23 milliards de FCFA en 2019.

Cependant, en dépit de l’espoir du redressement d’Alucam qu’elle semble déjà entretenir auprès des autorités, l’offre d’Eagle Eye suscite en même temps quelques inquiétudes. D’abord sur le volume du capital sollicité. Selon des sources proches du dossier, la cession de 70% du capital d’Alucam à Eagle Eye est, sur le moyen et le long terme, porteuse d’un risque d’éviction de l’Etat et de perte de contrôle sur ce fleuron de l’industrie, situé en amont de la chaîne de valeur de l’aluminium au Cameroun.

En effet, au regard de la configuration actuelle du capital de cette entreprise – Etat du Cameroun : 79,68%, Agence française de développement (AFD) : 5,05% et Société nationale d’investissement (SNI) : 14,32% – en cédant jusqu’à 70% à Eagle Eye, la partie camerounaise ne contrôlerait plus que 24% du tour de table d’Alucam, induisant une perte d’influence sur le pilotage de l’entreprise. Pour les sources redoutant un tel scénario, l’idéal pour l’Etat du Cameroun serait de ne pas céder plus de 51% pour continuer à avoir la mainmise sur une filière industrielle stratégique, voire de rester dans la configuration du capital avant le retrait de Rio Tinto, dans laquelle l’Etat et le partenaire stratégique détenaient des parts égales :  46,67% chacun, 5,6% pour l’AFD et 1,1% pour le personnel.

Rédaction
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