(BFI) – Le Cameroun vote, ce dimanche 12 octobre, pour la présidentielle. Face aux chocs de ces dernières années – Covid-19, conditions financières restrictives, fragmentation géopolitique – l’économie du pays s’est montrée résiliente. Son PIB a augmenté de 3,5% en 2024 et l’inflation moyenne a fortement ralenti, passant de 7,4% à 4,5%. Cependant, derrière ces indicateurs plutôt positifs, se trouvent une réalité plus contrastée.
Une croissance en légère hausse portée par des avancées de l’offre énergétique et en eau, l’amélioration progressive de la situation sécuritaire dans certaines régions, et la mise en oeuvre de réformes concernant notamment la gestion des finances publiques, le climat des affaires et la lutte contre le changement climatique met en exergue le dernier rapport des autorités camerounaises. « Ces progrès se sont traduits par des entrées d’investissements directs étrangers de 442,7 milliards de francs CFA » en 2024.
La hausse des prix du cacao et l’augmentation des rendements du coton ont permis de remplir les caisses de l’Etat camerounais. Un « accroissement sensible des exportations » hors hydrocarbures a également permis une légère amélioration de la balance commerciale.
« Problèmes de liquidités »
Malgré cela, le déficit du compte courant devrait augmenter, pointe la Banque mondiale. Si sa dette reste soutenable, l’institution estime néanmoins que « le pays est confronté à un risque élevé de surendettement en raison de problèmes de liquidités ». Le manque d’infrastructures restreint le développement des régions du Nord et entrave le développement économique de manière générale.
La pauvreté des populations au Cameroun s’est aggravée au cours des vingt dernières années. Aujourd’hui, plus de dix millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit près de 40% de la population.