(BFI) – Le Cameroun et le Tchad se distinguent comme les marchés bancaires les plus attractifs de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) en matière de coût du crédit.
Selon le rapport de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) publié début octobre 2025, les taux d’intérêt effectifs globaux appliqués par les établissements de crédit de la sous-région ont augmenté en moyenne de 10,21 % à 11,80 % sur un an.
Cette hausse globale reflète une majoration des commissions, frais de dossier et autres coûts liés au crédit, dans un contexte de resserrement monétaire régional. Mais derrière cette moyenne, les disparités nationales demeurent marquées.
D’après le rapport, le Tchad et le Cameroun affichent respectivement des taux d’intérêt moyens de 7,22 % et 7,92 %, soit nettement inférieurs à la moyenne communautaire (11,80 %). Ces niveaux traduisent une meilleure accessibilité du financement bancaire et une moindre perception du risque de crédit dans ces deux pays, souvent soutenus par des politiques publiques de bancarisation plus actives.
Le Gabon et la Guinée équatoriale, les plus chers de la sous-région
À l’opposé, les banques du Gabon et de la Guinée équatoriale pratiquent des taux bien plus élevés, respectivement 24,81 % et 15,59 %, soit deux à trois fois plus que ceux observés au Cameroun et au Tchad. Cette flambée s’explique par la faible concurrence bancaire, le risque crédit élevé et le manque de profondeur du marché financier dans ces économies plus dépendantes des recettes pétrolières.
L’écart entre les taux reflète la fragmentation du marché du crédit au sein de la Cemac. Alors que le Cameroun concentre plus de 45 % du volume total des crédits bancaires de la sous-région, certains pays, comme la Guinée équatoriale ou la RCA, restent pénalisés par une faible intermédiation financière et une structure bancaire peu diversifiée.
Ces écarts traduisent non seulement la diversité des conditions économiques, mais aussi la perception différenciée du risque par les institutions financières de la zone, confirmant que l’intégration bancaire au sein de la Cemac reste encore largement inachevée.