(BFI) – Canyon Resources, la firme australienne contrôlée par des fonds basé a Singapour et qui est en charge du développement du gisement de bauxite de Minim Martap, dans la région de l’Adamaoua, est en négociations avancées avec Camrail, concessionnaire du chemin de fer camerounais, pour porter sa participation de 9,1 % à 35 %, a appris Investir au Cameroun. L’opération représente un investissement de près de 20 milliards de FCFA (30 millions USD).
Cette montée au capital traduit la volonté de Canyon de réduire ses coûts de transport et de sécuriser un maillon logistique stratégique de son projet minier, le rail étant l’axe vital pour l’acheminement de la bauxite vers les installations portuaires. La logistique demeure en effet un pilier central du projet, puisqu’elle conditionne le transport du minerai depuis Minim Martap jusqu’aux terminaux portuaires. Dans cette logique, plus de 6 hectares ont déjà été mis à la disposition de Camalco dans l’enceinte du port de Douala, avec la promesse d’espaces supplémentaires pour faciliter les exportations.
Au Port autonome de Kribi (PAK), qui ambitionne de devenir un hub minéralier de référence, le défi logistique doit toujorus être surmonté. Lors de l’inauguration du deuxième terminal à conteneurs, le 9 mai 2025, les autorités portuaires ont insisté sur la nécessité d’accélérer la modernisation des corridors reliant Kribi à l’hinterland : réhabilitation de la route Édéa-Kribi, bitumage de l’axe Ebolowa-Kribi et surtout lancement effectif du chemin de fer Édéa-Kribi.
« Nous appelons de tous nos vœux la mise en œuvre rapide des initiatives déjà engagées par le gouvernement », a plaidé le top management du PAK, rappelant que sans ces aménagements, l’ambition de Kribi de devenir un hub minéralier resterait compromise. Nicolas Sartini, vice-président de Mediterranean Shipping Company (MSC), a résumé l’enjeu : « Lorsque Kribi sera relié à Édéa par une belle route et une belle voie ferrée, le port pourra rejoindre le cercle des ports millionnaires en Teus (conteneurs). » Il va sans dire que l’avenir du projet Minim Martap dépendra aussi de la capacité du Cameroun à relever le défi logistique.