(BFI) – Alors que se poursuivent les études techniques ainsi que la préparation du plan environnemental et social du barrage hydroélectrique de Minkouma, la direction générale de Minkouma Energy Company a reçu, le 12 septembre, une délégation canadienne. Selon une communication de l’entreprise, cette délégation comprenait le service commercial de l’ambassade du Canada à Yaoundé et Investissement Québec, société publique québécoise spécialisée dans le financement et l’accompagnement international des entreprises.
« Cette mission a réuni des acteurs canadiens des secteurs de la technique, de l’environnement et de l’investissement. Ils sont venus s’informer de l’état d’avancement du projet et explorer les perspectives de collaboration », a indiqué Minkouma Energy Company, structure en charge du développement du projet sur le fleuve Sanaga.
Les Canadiens manifestent un intérêt particulier pour plusieurs volets : le financement, la construction, l’assistance à maîtrise d’ouvrage ainsi que les études environnementales et sociales. Autant de domaines stratégiques qui pourraient renforcer la solidité du projet, encore en phase préparatoire.
Le gouvernement camerounais prévoit en effet de construire un barrage hydroélectrique à Minkouma, dans le département de la Haute-Sanaga, à une centaine de kilomètres au nord-est de Yaoundé. S’il aboutit, ce projet viendrait s’ajouter aux infrastructures déjà implantées sur la Sanaga : les barrages d’Edéa, de Songloulou, de Nachtigal, ainsi que celui de Kikot actuellement en cours de développement. Une étude récente commandée par l’État estime que le fleuve pourrait accueillir à terme pas moins de douze ouvrages hydroélectriques, faisant de lui l’épine dorsale du potentiel énergétique du Cameroun.
Le projet de Minkouma est évalué à environ 584 milliards de FCFA et devrait générer une puissance comprise entre 240 et 300 MW. Il intègre également un volet solaire, avec un champ dont la capacité pourrait varier entre 50 et 300 MW. Selon le calendrier communiqué par Minkouma Energy Company, les financements devraient être bouclés d’ici novembre 2026, pour un lancement des travaux prévu en décembre de la même année.
Avec ce projet, l’État camerounais confirme son ambition d’accroître significativement son offre énergétique afin de répondre à la demande croissante du pays et de renforcer son attractivité industrielle. La participation d’acteurs étrangers, comme ceux venus du Canada, traduit également l’intérêt international pour les grands chantiers énergétiques camerounais, mais pose en filigrane la question de la souveraineté dans la gestion d’un secteur hautement stratégique.
Rémy Ngassana