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Le Cameroun alourdit davantage sa dette avec un emprunt colossal de 930 milliards de Fcfa

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Derrière ces emprunts multiples et répétés, une question taraude les esprits : jusqu’où le Cameroun continuera-t-il à vivre à crédit ? le pays sort à peine d’une période marquée par une inflation élevée (4,1% au premier semestre 2025), une pression constante sur le pouvoir d’achat des ménages et des infrastructures en dégradation avancées. En recourant une fois de plus à l’endettement, le gouvernement donne l’image d’un pays qui peine à mobiliser ses propres ressources fiscales et qui choisit la dette comme solution immédiate à des problèmes structurels.

Selon le décret, pour sa première opération, Louis Paul Motaze va mobiliser 350 milliards de FCFA sur le marché financier intérieur par émissions des titres publics. Pour ce faire, il utilisera deux instruments à savoir : les Obligations du Trésor (OT) qui sont des titres de dette à long terme que l’État émet pour se financer auprès d’investisseurs locaux et les Obligations du Trésor Assimilables (OTA), plus flexibles et attractifs pour les investisseurs car ils peuvent être échangés ou regroupés.

Par ailleurs, le ministre va contracter 250 milliards de FCFA sous forme de prêts directs auprès d’organismes privés au Cameroun (banques, fonds d’investissement ou d’autres institutions financières locales). Le reste, c’est-à-dire 330 milliards FCFA, sera levé sur les marchés bancaires extérieurs. A l’observation, ces opérations sont une réponse directe à l’augmentation des besoins de financement de l’État dans la loi de finances rectificative pour le compte de l’exercice 2025, qui ont été revus à la hausse de 531,5 milliards de FCFA (+29,5% ) pour atteindre un total de 2 326,5 milliards de FCFA.

La justification avancée (développement des projets et l’apurement de la dette) met aussi en évidence une fragilité inquiétante de la trésorerie publique car comment parler de développement des projets si une part importante des ressources sert avant tout à combler les dettes accumulées ? le risque est que ces emprunts n’aient qu’un effet palliatif, sans impact réel sur la relance de l’économie, tout en creusant d’avantage le passif du passif.

Le président de la République n’a pas fait mention des projets de développement à financer. Cependant, pour ce qui est des restes à payer la dette intérieure, ils sont estimés à 485,4 milliards de FCFA à fin 2025, en baisse de 19,4% en glissement annuel selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA).

A en croire le gestionnaire de la dette publique du Cameroun, 78,1 % de ces arriérés concernent des dettes de plus de trois mois contre 19,9% réservés aux restes à payer de moins de trois mois. En somme, le Cameroun s’endette encore pour éponger une dette existante. Si cette stratégie offre un répit immédiat en remboursant les créanciers et en restaurant la confiance, elle ne résout pas le problème de fond. S’endetter pour payer ses dettes sans investir dans des projets productifs, comme la construction d’infrastructures ou d’usines, risque de fragiliser l’économie à long terme.

Rédaction
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