(BFI) – La circulaire relative à la préparation du budget de l’État au titre de l’exercice 2026 présente le contexte macroéconomique, fixe les objectifs prioritaires de l’action publique, les orientations de la politique budgétaire globale, ainsi que les dispositions pratiques pour l’élaboration du budget de l’État au titre de l’exercice 2026.
La préparation du budget de l’État au titre de l’exercice 2026, tout en tenant compte du contexte macroéconomique mondial et national, s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre de la politique de développement économique, social et culturel de la Nation, sous-tendue par la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30). Cette préparation reste placée sous le signe d’un budget d’impact socioéconomique.
À ce titre, les choix du Gouvernement seront orientés prioritairement vers la poursuite du renforcement de l’offre énergétique et la restauration de l’équilibre financier du secteur de l’électricité ; du développement des infrastructures de transport ; de la mise en œuvre du Plan Intégré d’import-Substitution Agropastoral et Halieutique (PIISAH) ; de la mise en œuvre du Programme d’impulsion Initiale (P21) ; de la mise en place des mécanismes efficaces de protection sociale et de promotion de l’emploi jeune ; du renforcement de la cohésion sociale et du processus de décentralisation ; de la veille sécuritaire sur toute l’étendue du territoire et de la mise en œuvre du Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions affectées par les crises sécuritaires, en particulier celles du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord ; et de la consolidation des entreprises publiques stratégiques.
L’élaboration du budget de l’État au titre de l’exercice 2026 devra également poursuivre l’implémentation des actions du Plan Stratégique des Réformes de la Gestion des Finances Publiques (PSRGFP) afin de renforcer l’usage du budget- programme aussi bien dans son processus de préparation que dans sa présentation, son exécution et son suivi-évaluation.
Au plan international, la préparation du budget de l’État au titre de l’exercice 2026 s’inscrit dans un contexte économique caractérisé par une reprise modérée et des incertitudes persistantes en lien principalement avec: les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, qui continuent de perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales et d’affecter les marchés de l’énergie et des matières premières; le maintien par les banques centrales de conditions financières restrictives, telles que les taux d’intérêt élevés qui sont observés dans de nombreuses économies avancées; le renforcement de la fragmentation géoéconomique, marqué par une augmentation des mesures protectionnistes et des tensions commerciales, notamment aux Etats-Unis, avec pour conséquences des restrictions sur les échanges internationaux et les flux d’investissements; et la dégradation des conditions climatiques comme en témoigne la fréquence accrue des événements météorologiques extrêmes, qui impacte négativement les rendements agricoles et la sécurité alimentaire, notamment dans les pays en développement.
Au niveau national, l’économie camerounaise se consoliderait en 2025, avec un taux de croissance du PIB réel projeté à 3,9%, contre 3,5% en 2024. Cette amélioration serait portée par le secteur non pétrolier (+4,1%), qui serait dynamisé par la reprise des investissements publics et privés et la stabilisation de l’inflation autour de 3,8%. Le secteur pétrolier resterait en recul (-4,3%), mais cette contraction serait nettement atténuée par rapport à 2024. Sur les plans budgétaire et extérieur. Les déficits seraient maintenus sous contrôle, avec un solde budgétaire global de -0,8% du PIB et un déficit du compte courant de 3,2% du PIB, dans un contexte de consolidation macroéconomique.
Au cours de l’année 2026, l’objectif global de la politique publique reste le renforcement de la dynamique de croissance économique, ainsi que son caractère inclusif, à travers notamment la transformation industrielle de notre tissu productif et une amélioration des conditions de vie des populations. À ce titre, les leviers d’actions ci-après devront prioritairement être mis en œuvre. En matière de fiscalité de porte, il s’agira de s’arrimer à la dynamique de rationalisation des communautés économiques régionales CEMAC/CEEAC et de poursuivre les mesures visant la contribution à la sécurité nationale, la régulation des flux, le soutien à l’économie ainsi que l’amélioration du climat des affaires. A ce titre, les actions prioritaires portent sur : la transposition nationale des instruments douaniers du processus de rationalisation des communautés économiques CEMAC / CEEAC ; la densification de l’utilisation de moyens modernes de contrôle des personnes et des biens aux frontières et à la circulation ; le renforcement du contrôle des flux financiers du commerce extérieur, en lien avec le blanchiment des capitaux et le crime organisé ; la vulgarisation des régimes douaniers économiques et la poursuite de la mise en œuvre d’une politique douanière incitative à l’investissement et à l’industrialisation, au service de la relance économique ; la définition des politiques douanières en adéquation avec la mise en œuvre du Plan Intégré d’import Substitution Agropastoral et Halieutique (PIISAH); la consolidation de la démarche partenariale et la réduction des coûts et délais de passage des marchandises, en lien avec la mise en œuvre du statut d’opérateur économique agréé.
Quant aux recettes douanières, leur mobilisation optimale devra se poursuivre en mettant l’accent notamment sur : l’amélioration continue du rendement fiscal des opérations douanières ; l’identification des niches d’élargissement de la base imposable; le suivi et le recouvrement efficients des recettes résultant de la commande publique et de l’importation des hydrocarbure ; la dynamisation et l’optimisation des contrôles douaniers a posteriori; le maillage du territoire et le renforcement des actions de lutte contre la fraude et la contrebande ; la rationalisation de la dépense fiscale, en rapport avec les objectifs des politiques publiques ; la dynamisation du dispositif de gestion des risques, de la prise en charge des marchandises et des bases de taxation, en lien avec le renforcement de l’intelligence des données.
Omer Kamga