(BFI) – Ecobank Transnational Incorporated (ETI), le groupe bancaire panafricain basé à Lomé, a officiellement lancé le mercredi 9 juillet 2025 une opération de levée de fonds visant à mobiliser jusqu’à 250 millions de dollars, a annoncé le groupe. Cette opération s’effectue sous la forme d’un placement privé d’instruments de capital additionnel Tier 1 (AT1), notamment via des obligations convertibles conditionnelles.
Cette mobilisation de fonds, qui s’étendra sur une période de dix jours, a été approuvé par les actionnaires de la banque lors de l’assemblée générale extraordinaire du 28 mai 2025. Avec ce placement privé, Ecobank veut renforcer sa solidité financière, améliorer son ratio de solvabilité et soutenir ses ambitions de croissance à travers son réseau de filiales en Afrique. Présente dans plus de 30 pays du continent, la banque veut se doter de moyens supplémentaires pour continuer à investir dans l’innovation digitale, le financement des PME et l’inclusion financière.
Ce nouvel appel au marché conduit par Renaissance Capital Africa en tant que conseiller financier de la transaction, vient prolonger une série de financements stratégiques opérés en moins d’un an, dont une émission de 400 millions de dollars en eurobonds en octobre 2024, puis 125 millions de dollars supplémentaires en mai 2025. Ces opérations sont menées alors que la banque affiche une certaine solidité financière. A fin décembre 2024, les fonds propres consolidés d’Ecobank s’élevaient à 1,18 milliard de dollars, dont environ 1,02 milliard attribuables aux actionnaires du groupe, avec des ratios de solvabilité du groupe confortables.
La robustesse affichée masque toutefois quelques fragilités. Le rapport annuel du groupe indique que 70 % des crédits sont jugés solides, mais près de 30 % présentent divers degrés de risque. En outre, environ 9 % des prêts classés comme performants font déjà l’objet d’une surveillance renforcée, révélant l’émergence de poches de vulnérabilité, notamment dans certaines filiales opérant dans des environnements macroéconomiques instables comme le Zimbabwe, le Nigeria et la RDC.
« Le capital que nous détenons actuellement soutient notre portefeuille d’actifs existant. Mais pour croître, nous devons l’augmenter. Nous générons du profit, mais pas encore à un niveau suffisant pour financer seuls nos ambitions de développement. C’est pourquoi nous avons besoin d’un complément externe. L’objectif est de mettre Ecobank en meilleure posture sur le plan du capital, pour accompagner notre croissance future et maintenir la confiance des régulateurs », a confié à l’Agence Ecofin en mai dernier, Ayo Adepoju, directeur financier du groupe.
Dans cette perspective, Ecobank cherche à préserver sa capacité de financement à moyen et long termes, notamment dans les segments stratégiques que sont les PME, les particuliers et les Etats. Un enjeu majeur dans un environnement bancaire africain de plus en plus concurrentiel, mais aussi soumis à des exigences prudentielles croissantes.