(BFI) – Le 17e sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) s’est ouvert dimanche 6 juillet à Rio, au Brésil. Les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète, appellent à la réforme de l’architecture financière internationale alors que dans un certain nombre d’États de l’alliance, le niveau de pauvreté est encore très élevé et le niveau de développement peine à décoller. C’était pourtant bien l’un des objectifs de la New Development Bank, la Banque des Brics, dirigée par l’ancienne présidente Dilma Rousseff et qui fête cette année son 10e anniversaire.
« Notre banque n’est pas seulement une institution majeure au service des économies émergentes, elle est la preuve qu’une architecture financière réformée et un modèle de développement plus équitable sont possibles », a déclaré vendredi 4 juillet le président Lula à Rio. Le président chinois, quelques jours plus tôt, mettait en avant la position de la New Development Bank (Nouvelle banque de développement, en français, NDB) « devenue au cours de la dernière décennie », selon lui, « une force émergente du système financier international et un symbole de la coopération Sud-Sud ».
La NDB souhaite se positionner comme un acteur alternatif en pleine crise de la finance du développement, marquée par la fin de l’agence américaine USAID et de manière générale une aide publique au développement en baisse. Dilma Rousseff a d’ailleurs participé fin juin – aux côtés du président de la Banque mondiale ou encore de la Banque africaine de développement (BAD) – à une réunion de haut niveau des banques multilatérales de développement à Paris en amont du Sommet de Séville. « Un pas important vers une collaboration efficace et une action collective à plus grande échelle pour les priorités de développement », note la communication officielle de la NDB.
50 milliards de dollars en capital initial
Financer des projets d’infrastructures et de développement durable dans les Brics et autres économies émergentes, voici la priorité pointé par les statuts de la New Development Bank. Autre spécificité : la NDB promeut l’utilisation des monnaies locales. Un tiers environ des financements le sont dans les monnaies des pays membres.
En pratique, la Banque des Brics, dont le siège est à Shanghai, dispose d’un capital initial de 50 milliards de dollars. En 10 ans, elle a approuvé 120 projets pour 40 milliards de dollars. En comparaison, la Banque africaine de développement a financé, rien que pour 2024, 11 milliards de dollars de programmes. Seuls 10 l’ont été sur le continent africain. Le dernier en date concerne un projet de réhabilitation du réseau ferroviaire de Transnet, l’entreprise publique sud-africaine, à hauteur de 280 000 dollars. L’Inde, la Chine et le Brésil sont les pays qui ont financé le plus de projets via la NDB.
Placide Onguéné