(BFI) – La réduction des ressources financières menace la mise en œuvre des programmes de lutte contre le VIH/Sida, le paludisme et la tuberculose au Cameroun. Ce constat a été au centre d’une récente rencontre entre le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, et Mark Eldon-Edington, directeur de la gestion des subventions au Fonds mondial.
Face à cette situation, le ministère de la Santé publique (Minsante) envisage un réajustement stratégique de ses activités. « Ce réajustement visera en priorité à réduire les interventions jugées non essentielles, afin de préserver les interventions vitales », indique la cellule de communication du ministère. Une approche approuvée par les responsables du Fonds mondial, qui, le 14 mai dernier, ont eux-mêmes recommandé une redéfinition des priorités pour assurer la continuité des services essentiels.
Les responsables du Fonds mondial estiment que le Cameroun peut limiter l’impact de la baisse des financements, à condition de respecter ses engagements de cofinancement. À défaut, la subvention accordée au pays pourrait être réduite de 20 %, d’après une estimation interne du Minsante.
Cette contraction budgétaire s’explique par plusieurs facteurs, mais la principale cause reste la suspension partielle des financements de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid) , décidée en début d’année par l’administration de Donald Trump. Or, ces financements américains représentaient environ un tiers des ressources annuelles mobilisées par le Fonds mondial.
Pour faire face à cette crise, le conseil d’administration du Fonds mondial a convoqué une huitième conférence de reconstitution des ressources, qui s’est tenue en avril 2024. L’objectif : combler le vide laissé par la suspension des financements américains et garantir la poursuite des interventions contre les grandes pandémies dans les pays à revenu faible et intermédiaire.