(BFI) – Le Cameroun et International Solutions for Environment (ISE Cemac) veulent investir 80 milliards de Fcfa dans un projet de valorisation de déchets à Yaoundé au Cameroun. Ce partenariat, porté par la communauté urbaine de Yaoundé (CUY) a pour ambition de concilier urgence écologique, développement économique et amélioration du cadre de vie.
D’après des informations recueillis auprès des services techniques de la CUY, le projet sera mis en œuvre par étape, avec un appui financier du cabinet britannique Baruk Capital Partners. Il s’inscrit dans une logique de transformation durable du modèle de gestion des déchets dans une ville confrontée à une urbanisation galopante et à la saturation de ses sites d’enfouissement.
Selon les prévisions énoncées lors de la session ordinaire du conseil de CUY en décembre 2024, 2025 marque le démarrage de la phase expérimentale du programme dans l’une des sept communes d’arrondissement de Yaoundé. Cette phase pilote permettra de tester et d’ajuster les différentes composantes du dispositif avant son extension à l’ensemble de la ville. Elle comprendra plusieurs volets majeurs notamment la collecte sélective des déchets à la source ; la construction d’un centre stockage et de tri moderne ; la création d’un centre de méthanisation pour la production du biogaz à partir des déchets organiques ainsi que l’implantation d’une unité de plasturgie dédiée au recyclage des plastiques collectés.
En complément, une étude technique sera menée sur les besoins en unité d’incinération pour les résidus non dégradables. Cette approche vise à limiter au strict minimum l’enfouissement, en maximisant les filières de valorisation. A partir de 2026, une deuxième phase d’envergure nationale sera lancée avec un investissement de l’ordre de 50 milliards de Fcfa. Elle permettra de déployer les infrastructures testées lors de la phase pilote dans l’ensemble des communes de Yaoundé. L’objectif est d’assurer une couverture territoriale intégrale, avec des installations adaptées aux volumes et à la typologie des déchets produits dans chaque arrondissement.
Ce déploiement vise également à structurer une filière locale d’économie circulaire autour du recyclage, de la production d’énergie et de la création d’emploi durables. Selon la CUY, la réussite de cette hase conditionne la transition vers un modèle économique basé sur la valorisation des déchets comme ressource.
La troisième phase du programme, prévue pour l’horizon 2030, prévoit un investissement additionnel de 30 milliards de Fcfa pour la construction d’une unité d’incinération des déchets non valorisables. Cette infrastructure présentée comme essentielle par les autorités municipales, permettra de traiter les déchets ultimes, tout en réduisant l’impact environnemental global du système. D’après les projections communiquées par la CUY, ce dispositif devra permettre, dès 2035, de réduire de 70% les volumes de déchets enfouis à Yaoundé. En définitive, le pari de la revalorisation porté par le Cameroun, en partenariat avec ISE Cemac, représente un investissement cumulé de 80 milliards de Fcfa sur 10 ans.