(BFI) – Dans un communiqué publié en amont d’une conférence de presse prévu le 16 mai prochain à Yaoundé, l’Agence Française de Développement (AFD) dresse le bilan de son activité pour l’année 2024. Sur les 5 dernières années, l’institution publique française a mobilisée 2.096 milliards de Fcfa en Afrique Centrale. Le Cameroun en est le principal bénéficiaire, concentrant à lui seul 34% du portefeuille encours, soit plus de 656,4 milliards de Fcfa.
Rien qu’en 2024, le groupe a engagé 712,7 millions d’euros (467,5 milliards de Fcfa) dans de nouveaux projets à l’échelle régionale touchant des secteurs aussi variés que le climat, les infrastructures modernes ou la reprise économique.
Pour répondre à ces enjeux, le Groupe AFD – qui regroupe l’AFD, sa filiale Proparco (spécialisé dans le financement du secteur privé) et Expertise France (coopération technique) – mobilise un large évential d’outils : subventions, prêts, garanties, assistance technique.
Des projets structurants
Le Cameroun concentre plusieurs initiatives phares financés par le Groupe. Parmi elles, le projet de lutte contre les inondations à Yaoundé et à Douala (Plidy) se distingue par son ampleur : 150 millions d’euros (98,4 milliards de Fcfa) sont mobilisés pour protéger plus de deux millions de personnes dans les deux principales villes du pays.
Cette intervention combine infrastructures classiques et solutions naturelles, dans le but d’améliorer l’évacuation des eaux fluviales, l’accès aux quartiers, les services urbains et le cadre de vie. Le projet prévoit également la construction d’équipements sportifs et sociaux, le renforcement des capacités des autorités locales et la protection des zones naturelles pour une meilleure anticipation des risques climatiques. A terme, l’objectif est clair : réduire les pertes humaines et économiques liées aux inondations.
Dans le secteur de l’énergie, le barrage hydroélectrique de Nachtigal, entré en service en 2024, bénéficie du soutien conjoint de l’AFD (90 millions d’euros soit 59 milliards de Fcfa) et de Proparco (60 millions d’euros soit 39,3 milliards de Fcfa). Avec une capacité installée de 420 Megawatts, cet ouvrage stratégique devrait produire 30% de l’électricité du pays. Il s’inscrit par ailleurs dans un partenariat technique avec EDF.
Une présence régionale consolidée
Le soutien du Groupe AFD dépasse les frontières camerounaises, avec plusieurs opérations majeures dans la sous-région. Au Gabon, la modernisation du Transgabonais – unique ligne ferroviaire du pays – a mobilisé 203 millions d’euros (133,5 milliards de Fcfa), dont 173 millions en prêt de l’AFD (113,5 milliards de Fcfa) et 30 millions (19,6 milliards de Fcfa) en subvention déléguée de l’Union Européenne. Objectif : fiabiliser les infrastructures existantes, sécuriser les flux de marchandises et améliorer les conditions de transport des voyageurs.
Au Congo, le Port en eau profonde de Pointe Noire bénéficiera d’un appui de 70 millions d’euros (45,9 milliards de Fcfa) pour son aménagement. Cette opération vise en renforcer la connectivité régionale et stimuler l’intégration commerciale sous régionale.