(BFI) – Le président de la Transition gabonaise, Brice Oligui Nguema, a annoncé mardi 25 mars 2025, la création d’une Caisse autonome d’amortissement au Gabon. C’était au cours d’un symposium sur les investissements qui a réuni les principaux acteurs de l’économie nationale ainsi que les bailleurs de fonds multilatéraux et les institutions financières telles que l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Cette structure aura pour mission de définir la politique d’endettement du pays. Cela inclut la recherche, l’étude et la négociation des financements, qu’ils soient extérieurs ou intérieurs, nécessaires au financement des projets de l’Etat.
La Caisse autonome d’amortissement du Gabon sera également chargée de participer activement au marché monétaire et financier. Elle devra en outre garantir le remboursement ponctuel des dettes, limitant ainsi les risques d’insolvabilité tout en renforçant la crédibilité du Gabon auprès de ses créanciers et investisseurs.
Cette structure est créée dans un contexte où le Gabon fait face à une fragilité persistante dans la gestion de ses finances publiques et de sa dette, menaçant sa capacité à honorer ses engagements. Le gouvernement cherche des solutions pour maîtriser sa dette, dont le taux s’élevait à 67% du PIB à fin 2024, selon l’agence de notation Fitch Ratings. Bien que ce taux ait diminué par rapport à 71% en 2023, il reste préoccupant.
Les prévisions de Fitch indiquent que la dette du Gabon pourrait augmenter en 2025, atteignant 71%, et passer à 72% du PIB en 2026, bien au-delà du seuil de 70% recommandé par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Cette trajectoire suscite des inquiétudes au sein des autorités économiques, qui s’efforcent de rétablir une gestion plus rigoureuse de la dette afin d’éviter des conséquences néfastes pour la stabilité financière et la confiance des investisseurs.
Placide Onguéné