(BFI) – L’Inde, l’un des plus grands importateurs de pétrole du monde à l’instar de la Chine, essaie de s’adapter à la baisse des approvisionnements pétroliers russes en misant davantage sur d’autres régions du globe, notamment le continent africain.
Selon des informations relayées jeudi 13 mars, les importations pétrolières en provenance d’Afrique ont augmenté d’environ 131 % en glissement mensuel, atteignant 330 000 barils par jour au terme du mois de février, contre 143 000 b/j en janvier. Alors qu’à l’inverse, les importations de pétrole brut russe ont chuté de 3 % sur la même période, cette nouvelle dynamique redessine le flux des échanges énergétiques entre l’Afrique et l’Asie.
À court terme, l’Afrique pourrait renforcer son rôle en tant que source d’approvisionnement alternative à la Russie, bien que de manière limitée. Le continent fait cependant face à la concurrence des producteurs latino-américains, dont les exportations vers l’Inde ont progressé de 60 %. Si elle se confirme, cette dynamique favorisera l’essor de l’industrie pétrolière africaine. En cherchant à diversifier leurs débouchés avec l’Inde, les producteurs africains tendent à réduire leur dépendance aux marchés européens et chinois. Cependant, cette dynamique reste fragile face aux ajustements stratégiques de Moscou.
En effet, pour conserver ses parts de marché, la Russie pourrait octroyer des rabais importants sur son pétrole ou conclure des accords pétroliers privilégiés avec les raffineurs indiens rendant le brut russe plus compétitif.
Selon le rapport Oil Market Report de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié en décembre 2024, l’Inde a importé en moyenne 4,84 millions de barils de pétrole brut par jour en 2024, marquant une augmentation de 4,3 % par rapport à l’année précédente. Un mois plus tôt, l’Inde avait signé des accords à long terme sur la fourniture de pétrole brut et de gaz naturel liquéfié (GNL) avec le Nigeria, à l’occasion de la visite d’État du président indien Narendra Modi.