(BFI) – Au Cameroun, offrant des opportunités d’emploi à un pourcentage important de la population active camerounaise, notamment aux populations vulnérables et aux jeunes, les Bayam-sellam ou encore les “amazones de l’économie camerounaise représente un pan important dans l’emploi informel du pays. Par ailleurs, selon les estimations de la matrice de comptabilité sociale, les commerces informels au Cameroun représentent environ 40% de la valeur ajoutée et de l’emploi du secteur informel camerounais et 60 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.
Au Cameroun, les femmes exerçant l’activité d’approvisionnement des marchés en produits agricoles sont communément appelés Bayam-Sellam, un mot tiré du piggin local que signifie ‘Acheter et vendre ‘ Leur activité consiste à acheter des produits agricoles dans les marchés ruraux et ensuite les revendre en gros ou en détail dans les grandes métropoles.
Pour Diane Ndeuna, experte en entrepreneuriat des jeunes et des femmes, « Elles sont les nourricières de la république en fait, elles assurent la sécurité alimentaire et ensuite à partir de leur activité, elles contribuent justement à l’éducation de leur fille à travers leurs activités et les revenus qu’elles dégagent de cette activité et un autre aspect qu’elles sont également des piliers des brassages culturels ».
Les activités informelles, telles que le commerce de rue, l’artisanat, l’agriculture informelle et les services informels, contribuent à stimuler la consommation et à répondre aux besoins de base des communautés camerounaises. Par ailleurs, le secteur informel, selon les estimations, contribuerait à plus de 60% du produit intérieur brut (PIB) du pays.
« Notre économie informelle repose en partie sur l’économie informelle des femmes bayam-sellam qui permet comme ça de faire fonctionner beaucoup de chaînes de valeur d’autant plus que quand elles s’achètent des vivres frais, elles permettent aux restaurants, aux hôtels et plus d’autres du secteur formel de fonctionner » confie Isidore Kemawou Fotabong, Consultant senior en amélioration de la qualité et de la productivité.
Réunies le 08 Mars 2025 au siège du Groupement des Entreprises du Cameroun à Douala, près de 170 femmes Bayam-Sellam ont été sensibilisées aux avantages de la formalisation, des incitations fiscales, des facilités d’enregistrement simplifiées et des programmes de renforcement des capacités entrepreneuriales à travers l’initiative ‘’ La voix des femmes Agape Foods and Drink’’.
« Ce que j’ai retenu dans cette journée internationale de la femme ici au Gecam est de toujours prendre des notes pendant mes transactions, pour mieux gérer mes sorties d’argent et connaitre mes bénéfices parce que sans prendre des notes, je coure droit à la faillite » témoigne Vera Bonklela, Bayam Sellam au marché de Bonabéri.
Pour rappel, le secteur informel au Cameroun reste un moteur économique essentiel, offrant des opportunités d’emploi à un pourcentage important de la population active camerounaise, notamment aux populations vulnérables et aux jeunes. Les Bayam-Sellam estimés à plus d’un millier de personnes sur l’étendue du territoire national y apportent une contribution significative.
