(BFI) – La ville d’Abong-Mbang, localité de la région de l’Est du Cameroun, a servi de cadre, le 10 février 2025, pour une nouvelle vente groupée de fève de cacao. Pour cette autre occasion, le kilogramme de fève a dépassé la barre de 5000 Fcfa.
C’est au total 60 tonnes de fèves de cacao au prix de 5 035 Fcfa le kilogramme, générant ainsi des recettes globales dépassant les 300 millions de Fcfa, qui ont été vendu à Abond-Mbang lors de cette vente groupée. Cette transaction a été réalisée grâce à la société Ofi Cameroun, l’un des principaux acteurs de la filière cacao qui représente aujourd’hui plus de 20 % des exportations totales de fèves du Cameroun. Cette transaction a été supervisée par les autorités publiques locales et l’Office national du cacao et du café (ONCC), dans le cadre d’une opération de vente groupée, un mécanisme introduit pour aider les producteurs à mieux organiser leur commercialisation.
Le prix de vente obtenu à Abong-Mbang est légèrement plus élevé que celui du mois de janvier 2025, lorsque les producteurs de Biakoa, dans la région du Centre, avaient cédé leur cacao à 5 000 FCFA/kg lors d’une opération similaire. Toutefois, malgré cette légère hausse des prix constatée durant la campagne 2024-2025, ces derniers demeurent inférieurs à ceux enregistrés pendant la campagne précédente, qui s’est officiellement déroulée du 1ᵉʳ août 2023 au 15 juillet 2024. Durant cette période, le kilogramme de fèves avait atteint des prix records de plus de 6 000 FCFA/kg, un niveau sans précédent à l’échelle mondiale. Cette flambée des prix lors de la campagne 2023-2024 a permis au Cameroun de générer des recettes globales en valeur FOB s’élevant à 488,8 milliards de FCFA, soit une hausse de 220 milliards de FCFA par rapport à l’année précédente, selon les chiffres de l’ONCC. Cependant, malgré cette baisse par rapport à l’année record, les prix actuels restent favorables pour les producteurs, contribuant ainsi à améliorer leur revenu pendant la campagne actuelle.
Au Cameroun, la libéralisation du marché du cacao a joué un rôle crucial dans cette dynamique. Depuis plusieurs années, le pays a assisté à la multiplication des acteurs commerciaux, ce qui a renforcé la concurrence et a permis une hausse des prix pour les producteurs. Le gouvernement camerounais, depuis 2019, a instauré l’autorisation officielle de la vente groupée du cacao, en s’appuyant sur des prix de référence publiés par l’ONCC qui supervise la qualité et le suivi des exportations. Ce système permet aux producteurs de vendre leur cacao par le biais de leurs groupements, négociant ainsi directement avec les multinationales ou les transformateurs locaux.