(BFI) – Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé à une digitalisation accélérée de la gestion des finances publiques et du système fiscal de la République centrafricaine. C’est ce qu’indique l’institution dans une publication du lundi 20 janvier 2025, à l’issue de la visite d’une équipe dirigée par Albert Touna Mama, du 9 au 16 janvier à Bangui, dans le cadre du programme de réformes soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC)
Selon le communiqué, cette digitalisation devrait porter sur l’utilisation systématique du système intégré d’information financière à la direction générale du trésor et dans les ministères sectoriels, y compris pour les dépenses par procédures dérogatoires. En outre, elle devrait inclure l’administration des recettes fiscales et viser une adoption généralisée du système de déclaration électronique de la direction générale des impôts et des domaines (e-tax) par les contribuables, tant pour la télédéclaration que pour le télépaiement.
Pour rappel, l’économie de la République centrafricaine a été ébranlée par des années de conflit et d’instabilité. Selon la Banque mondiale, le pays affiche de moins bons résultats que d’autres pays de la région en matière de recouvrement des impôts, en raison de la fragilité de l’économie, de la pauvreté endémique et de l’extrême fragilité du tissu économique et social.
Dans la perspective d’améliorer la gouvernance et la gestion des finances publiques, la digitalisation se présente comme « un outil efficace de lutte contre la corruption et pour la sécurisation des finances publiques, tant en matière de mobilisation des recettes intérieures que pour l’exécution des dépenses », a souligné Faustin-Archange Touadéra (photo, à gauche), le président de la République.
Ainsi, le gouvernement centrafricain a mis en place plusieurs outils notamment l’« e-tax » pour faciliter la déclaration des contribuables, « Sydonia World » qui consacre la dématérialisation des procédures de dédouanement et « Simba » pour la préparation et la planification du budget entre autres.
Des mesures qui semblent porter des fruits comme en témoignent la mobilisation des recettes au 3e trimestre 2024. En effet, à fin septembre, les recettes mobilisées par le Trésor se chiffraient à 29,2 milliards FCFA (46 millions $) sur un objectif de 22,01 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 106,21%, selon les données du ministère des Finances.
Pour l’année 2025, les autorités centrafricaines prévoient de collecter 139 milliards FCFA de recettes fiscales, dont 42 milliards FCFA proviendront du Trésor, contre 29 milliards de FCFA prévus en 2024.