(BFI) – Face à la recrudescence des accidents mortels sur les routes camerounaises, la Gendarmerie nationale a décidé d’intégrer des drones dans son dispositif de surveillance routière. Du 11 au 13 octobre 2024, une équipe de spécialistes des Systèmes d’information et de communication (SIC) a été mobilisée sur l’axe Yaoundé-Bafia-Makénéné, sur la route nationale N°4, pour expérimenter ce nouvel équipement technologique.
Ces drones de dernière génération viennent en soutien aux méthodes de surveillance traditionnelles, telles que le Command Car, un véhicule équipé de systèmes de communication satellitaire et de caméras de surveillance. Ces drones ont été utilisés pour effectuer une surveillance aérienne, ciblant les infractions de circulation les plus fréquentes, notamment le chevauchement de ligne continue et les manœuvres de dépassement dangereuses. « Ces outils équipés de camera de haute définition ont pu prendre des images des contrevenants, et à travers des vidéos de bonne résolution la lecture des immatriculations des véhicules en infraction a été rendue possible. En effet grâce à leur grande portée de surveillance de plus de 3 kilomètres, ces drones ont permis des interpellations différées et sécurisées des conducteurs irresponsables », a précisé la gendarmerie.
Les résultats de cette phase expérimentale ont été encourageants : une trentaine d’infractions détectées en seulement trois jours, apprend-on. Forts de ce succès, la gendarmerie a annoncé que les drones seront désormais déployés sur tous les grands axes routiers du pays dans le cadre de la quatrième génération de son opération de contrôle, de surveillance et de répression des infractions de la circulation routière.
La problématique des accidents de la route demeure une préoccupation majeure au Cameroun, causant chaque année des milliers de décès et de blessures. En 2019, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a signalé une moyenne de 16 583 accidents et 1 500 décès par an, laissant des familles endeuillées. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime même que ce chiffre pourrait dépasser 6 000 décès.