(BFI) – La Côte d’Ivoire s’apprête à franchir un seuil symbolique en portant son budget à 15.400 milliards de Fcfa, dans le projet de loi de Finances 2025. C’est 1.680 milliards de plus, soit +11,8% par rapport à l’exercice fiscal en cours
L’annonce a été faite au terme d’un Conseil des ministres extraordinaire tenu lundi 30 septembre. « Ce projet de budget reflète l’ambition du pays de maintenir un cap de croissance malgré les incertitudes géopolitiques à l’échelle internationale », souligne un communiqué du gouvernement.
Malgré un contexte international tendu, marqué par des tensions géopolitiques susceptibles d’impacter la mobilisation des ressources, Abidjan prévoit un déficit budgétaire de 3% du PIB en conformité avec les règles de convergence de l’UMOA. La croissance du PIB réel (déflaté de l’inflation) est projetée à 6,3% en 2025, en léger recul par rapport aux 6,5% attendus pour 2024, mais reste néanmoins parmi les meilleures performances de la sous-région.
Le gouvernement ivoirien entend accélérer les investissements stratégiques dans les secteurs «tracteurs» de l’économie, notamment les infrastructures, l’agriculture et l’énergie.
Pour un nouveau “miracle ivoirien”
Du côté de l’inflation, une détente est anticipée. Après 4% projetés à fin 2024, l’indice des prix à la consommation devrait se stabiliser à 3,7% l’année prochaine. Le projet de budget 2025 est la continuité de la dynamique économique que la Côte d’Ivoire connaît depuis la sortie de la pandémie du Covid-19, une dynamique qui a accru l’attractivité de ce pays auprès des investisseurs et des créanciers.
Signe de cette santé retrouvée, le gouvernement a relevé le prix d’achat du cacao pour la campagne 2024/2025 qui s’ouvre mardi 1er octobre à 1.800 FCFA le kilo, soit une hausse de 20% par rapport à la campagne intermédiaire lancée en avril dernier et de 80% comparé à la grande campagne ouverte le 1er octobre 2023. Cette rémunération qui intervient dans un contexte de la flambée des cours mondiaux du cacao, s’aligne sur celle du Ghana, ce qui permet de lutter contre la contrebande entre les deux premiers producteurs mondiaux du cacao. Et si l’on assistait à un nouveau «miracle ivoirien» ?