(BFI) – Le 4 octobre prochain, les actionnaires d’Ecobank Côte d’Ivoire devront se prononcer sur un projet inédit pour la banque : l’émission d’obligations indexées sur le genre, ou « Gender Bonds ». Une première pour le marché financier de l’UEMOA, avec pour objectif de lever 10 milliards FCFA (17,03 millions $) afin de financer des initiatives en faveur des femmes dans la région. Cette opération s’inscrit dans le cadre du programme « Ellever », qui promeut l’autonomisation des femmes entrepreneures et veut faciliter leur accès à des financements.
Selon le rapport de convocation du conseil d’administration, l’émission portera sur un total d’un million d’obligations au porteur, avec un montant nominal fixé à 10 000 FCFA par titre. L’opération, proposée à un taux d’intérêt de 6,5 %, aura une maturité de cinq ans, avec un différé de remboursement du capital de deux ans. Fait marquant, la moitié des obligations (soit 500 000 titres) sera réservée à un « investisseur de référence », dans le cadre d’une convention de prise ferme.
Depuis son lancement en novembre 2020, Ecobank indique que Ellever a accompagné des milliers de nouvelles entreprises dirigées par des femmes ou ayant la moitié de leur conseil d’administration composée de femmes. Le programme a déjà accordé 52,5 millions de dollars de prêts à ses bénéficiaires et attiré 125 millions de dollars de dépôts.
En Côte d’Ivoire, les femmes entrepreneures représentent environ un tiers des PME enregistrées, mais elles rencontrent encore de grandes difficultés d’accès aux financements. Le problème est global. Le financement des PME en Côte d’Ivoire reste un défi majeur pour l’économie, avec un déficit important estimé entre 3,9 et 4,2 milliards de dollars par an. Environ 60 % des besoins en financement de ces entreprises ne sont pas couverts, ce qui freine leur potentiel de développement et leur capacité à créer des emplois.
A l’échelle du continent africain, le déficit de financement pour les PME dirigées par des femmes est estimé à 42 milliards de dollars.