(BFI) – Le renforcement de la sécurisation des frontières des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est le principal enjeu de la 4e session ordinaire du Comité des chefs de police d’Afrique centrale (Ccpac) qui s’ouvre ce 17 septembre à Yaoundé.
« Il faut éviter que nos frontières soient poreuses », a déclaré le lieutenant-colonel de police Esaïe Ovono Mezui, secrétaire permanent du Ccpac, au micro de la CRTV.
Pour cet officier de police gabonais, la Cemac n’est pas la cour du roi Pétaud où tout le monde peut circuler à sa guise. Le Ccpac s’apprête pour cela à faire une série de propositions à l’attention des chefs d’État de la Cemac. La lutte contre le grand banditisme transfrontalier, la mise en place d’une brigade Cemac, une plus grande collaboration entre les polices des six pays de la Cemac… sont quelques-unes des propositions souvent formulées par le Ccpac.
Les patrons de police des pays de la Cemac sont convaincus que la sécurisation des frontières est un impératif pour cette zone économique et monétaire. La raison n’est pas cachée. Car le Ccpac argue que la réalisation de cet impératif est la condition sine qua non pour la matérialisation de la libre circulation des ressortissants de la Cemac. « L’Afrique centrale est la région la plus riche en Afrique mais, paradoxalement, c’est la région où il y a le moins d’échanges commerciaux », regrette le lieutenant-colonel Esaïe Ovono Mezui.
Comme le Ccpac, les chefs d’État de la Cemac regrettent aussi le retard pris dans la matérialisation de la libre circulation. À l’occasion de la 13e édition de la Journée de la Cemac, qui se tenait en 2022, le président camerounais Paul Biya regrettait le fait que le volume du commerce au sein de cette sous-région ne dépasse pas 3 % de l’ensemble des échanges avec le reste du monde. « L’approfondissement de notre intégration reste un levier essentiel. Notre objectif est la libre circulation transfrontalière des personnes et des biens », pouvait-on lire dans le discours préparé par Paul Biya à cette occasion.
La Ccpac a vu le jour en 1997 à Brazzaville au Congo. Elle est composée des six pays de la Cemac (Cameroun, Tchad, Gabon, RCA, Congo, Guinée Equatoriale). La République démocratique du Congo (RDC) et Sao Tomé-et-Principe ont aussi intégré cette institution spécialisée. Sa principale mission est de renforcer l’efficacité des polices des pays membres dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la criminalité transfrontalière.
Cédric Boyomo