(BFI) – Le premier ministre, chef du gouvernement, Dr Joseph Dion Ngute, va procéder ce jour 19 juillet 2024, à la cérémonie d’inauguration de la cimenterie Cimpor, situé dans la zone industrielle de Port de Kribi, dans la région du Sud Cameroun.
L’inauguration officielle de cette cimenterie vient dévoiler au grand jour le nouveau visage de cette cité balnéaire. Kribi, la vieille ville touriste devient donc la nouvelle ville industrielle. La ville des grandes réalisations.
Cette usine qui fonctionne en vase clos, dont la production annuelle est estimée à un million de tonnes de ciment, marque un tournant décisif pour la ville de Kribi, en devenant la première cimenterie de cette cité balnéaire et la sixième du Cameroun.
Cimpor devient ainsi la 6e cimenterie du Cameroun, 9 ans après la fin du monopole des Cimenteries du Cameroun (Cimencam, 2,3 millions de tonnes avec la mise en service de la nouvelle ligne de Figuil). Cette filiale du conglomérat Lafarge Holcim Maroc Afrique (LHMA) avait alors régné sur le marché du ciment au Cameroun pendant 48 ans, avant l’arrivée de Dangote Cement Cameroun en 2015.
Depuis lors, la cimenterie du milliardaire nigérian Aliko Dangote (1,5 million de tonnes) a été suivie par le Marocain Cimaf (1,5 million de tonnes avec la fin de l’extension ce mois de mars de l’usine de Douala) ; Medcem Cameroun (600 000 tonnes), filiale du Turc Eren Holding ; et Mira Company (1,5 million de tonnes avec la nouvelle ligne mise en service en juin 2022).
L’arrivée de Cimpor sur le marché camerounais du ciment porte à 8,4 millions de tonnes les capacités de production du pays. De quoi couvrir la demande nationale, qui tourne officiellement autour de 8 millions de tonnes, et conquérir les marchés extérieurs.
Au demeurant, malgré l’augmentation des capacités de production de ciment au Cameroun depuis 2015, le prix du sac de ciment de 50 kg est toujours jugé élevé, en comparaison avec les pays de même niveau. Pour preuve, même Cimpor, le nouveau-né du marché, s’est aligné sur les prix oscillant entre 5100 FCFA et 5 300 FCFA pour le sac de 42,5 de 50 kg dans les deux principales métropoles du pays.
Face aux plaintes des consommateurs, qui ne comprennent pas que les prix ne baissent pas malgré l’accroissement de la concurrence, les producteurs et le gouvernement excipent toujours les importations du clinker, qui augmentent les coûts de production des industries. Même si, des fois, le gouvernement n’hésite pas souvent à soupçonner les producteurs d’une « entente illicite sur les prix ».
Omer Kamga