(BFI) – Louis Paul Motaze, ministre camerounais des Finances a signé le 6 mars 2024, un communiqué informant l’opinion publique nationale et internationale qu’il a formellement engagé le processus de désengagement de l’Etat du capital de Commercial bank-Cameroun (CBC).
« Ce processus s’inscrit dans le cadre de la finalisation de la restructuration de la banque, qui s’est déroulée avec succès au vu de la solidité financière de Commercial Bank-Cameroun résultant des efforts consentis par l’Etat d’une part et par le personnel de la Banque d’autre part. Ce désengagement vise la session partielle des parts de l’Etat, suivie d’une introduction à la Bourse des Valeurs mobilières de l’Afrique Centrale (Bvmac) » avait écrit Louis Paul Motaze dans son communiqué.
Il y a quelques jours, le journal le quotidien l’Economie a appris, que la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et Rainbow Group, un partenaire privé dont l’actionnariat est constitué des ressortissants des dix régions du Cameroun se sont mis ensemble dans le but d’acquérir les parts de l’Etat dans le capital de la Commercial Bank-Cameroun. En cédant au Consortium Cnps/Rainbow Group ses actions de la CBC, l’Etat a la garantie que : « les fonds qui seront investis dans l’acquisition desdites actions proviennent de sources locales, d’investisseurs nationaux issus des différentes régions du Cameroun ».
Les investisseurs dont certains, sont membres du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam) explique une source proche du consortium Cnps/Rainbow « sont tous des personnes politiquement correctes, soucieuses de l’unité nationale, ayant une parfaite maîtrise de l’environnement économique et de l’investissement local, et conscients de la nécessité d’investir au Cameroun pour assurer le développement de l’économie nationale ».
Aussi, si l’Etat cède ses parts au consortium Cnps/Rainbow, il n’y aura pas de risque de rapatriement à l’étranger des bénéfices générés par l’activité de la banque au Cameroun. Les bénéfices « demeureront sur le territoire national et y seront réinvestis. Ce qui ne serait pas le cas si lesdites actions étaient cédées à une holding étrangère ». Dans la même veine, la gouvernance par les Camerounais va être mise en avant, car « la CBC est aujourd’hui gérée par les Camerounais qui ont fait preuve de connaissance et de maitrise du secteur bancaire ».
La banque au vert depuis 2017
La Commercial Bank-Cameroun (CBC) que dirige Léandre Djummo affiche aujourd’hui une santé financière stable, avec des résultats positifs enregistrés depuis 2017. Contrôlée à 98% par l’État du Cameroun, la structure financière depuis sa sortie sous administration provisoire en 2016 (2009 – 2016), a mis en place une stratégie de développement qui la classe en 5ème position des banques qui contribuent au financement de l’économie locale. Avec 24 agences sur le territoire à date, contre 8 il y a 10 ans, la Commercial Bank-Cameroun, affiche un total dépôt clientèle de 366,2 milliards de FCFA au 31 décembre 2023. « Avec ces belles performances, la banque attire la convoitise des investisseurs » commente un financier.
Dans le processus de cession des parts de l’Etat dans le capital de CBC, le ministère des Finances sera assisté d’un consortium de conseils avec Rothschild & Cie, conseil financier comme chef de file. Le processus de sélection d’un repreneur devait aboutir à la signature d’un accord de rachat d’ici la fin du mois de juin. Jusqu’ici pas d’informations à ce sujet. Cependant, une source annonce une rencontre imminente à Paris entre le ministère des Finances et Rothschild & Cie.